Contexte. La situation des équipementiers automobiles français s'est sensiblement améliorée sur les derniers mois. Selon la FIEV (Fédération des industries des équipements pour véhicules), sur le premier trimestre le chiffre d'affaires de la profession a progressé d'environ 30% par rapport à la même période de l'an passé. Ce chiffre est confirmé par les derniers résultats publiés. Ainsi Faurecia a bénéficié d'une croissance de son activité de 40,7% sur la période tandis que le chiffre d'affaires de Valeo a bondi de 42%. Quant à la division automobile de Plastic Omnium, les ventes se sont accrues de 53,4%. Toutefois en 2009, ces acteurs avaient souffert de baisses d'activité historiques du fait d'un recul des ventes de véhicules neufs et d'une politique de déstockage chez les constructeurs. L'activité des équipementiers reste globalement encore 20% en dessous de son niveau de 2008. De plus, la difficulté d'établir des prévisions de marché fin 2009 a rendu le rebond d'activité au premier trimestre meilleur que prévu. Les entreprises restent toujours prudentes pour la suite de 2010. Ainsi Valeo considère qu'il est trop tôt pour établir des projections sur les perspectives de production du second semestre. Même si Faurecia estime que ses ventes devraient progresser de 28% à 30% sur les six premiers mois de l'année, il a renoncé à faire des prévisions pour l'ensemble de l'année 2010.

Perspectives et enjeux. Moody's a relevé de «stable» à «positive» sa perspective pour les équipementiers automobiles américains. Elle considère que la demande de pièces en Amérique du nord devrait être soutenue. En revanche, l'agence de notation maintient sa perspective négative pour les équipementiers en Europe. Le cabinet AlixPartners estime, lui, que les équipementiers européens sont davantage menacés de faillite que les acteurs américains. Il prédit cette année une amélioration progressive, en prévoyant que seules 25% à 35% des entreprises concernées resteront en difficulté, à la condition que les équipementiers bénéficient d'une croissance de 6% à 7% de leur activité. Cette évolution sera plus facile à obtenir pour les entreprises très présentes dans les pays émergents comme la Chine ou l'Inde. Les professionnels estiment que la relative bonne tenue du marché automobile européen en 2009 a été largement soutenue par les différents plans de primes à la casse. Ces derniers ont masqué l'ampleur des difficultés financières des sous-traitants, qui dépendent de leurs grands clients constructeurs.

Pour comprendre. Sur les dernières années, les constructeurs ont transféré une part de plus en plus importante de leur activité vers les équipementiers. Les fournisseurs de l'automobile réalisent aujourd'hui les trois quarts du prix de revient de fabrication d'un véhicule en France. Les équipementiers ont dû financer la recherche et le développement, tout en affrontant une pression accrue sur les prix de la part des constructeurs, ce qui a pénalisé leurs marges.