Contexte. En Europe, selon l'association européenne des constructeurs (Acea), les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 9,3% au mois de mai. C'est le deuxième mois consécutif de baisse. Cette évolution résulte du retrait progressif des mesures de soutien des gouvernements. Trois des cinq plus grands marchés automobiles se sont retournés et sont désormais orientés à la baisse : l'Allemagne (-35,1%), la France (-11,5%) et l'Italie (-13,8%). En revanche, en Espagne, où le dispositif gouvernemental est toujours en place, les immatriculations ont augmenté de 44,6% par rapport à mai 2009. En Grande-Bretagne, elles ont progressé de 13,5%. Dans ce contexte défavorable, les constructeurs qui s'en sortent le mieux sont ceux qui bénéficient de lancements récents et ceux dont le marché national se porte bien. Ainsi Renault tire partie de sa gamme de produits, qui est encore assez jeune. Sur le marché français, comme le prévoyaient les constructeurs automobiles, la réduction des primes à la casse a entraîné un recul des ventes. Selon le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), au mois de mai, les immatriculations de voitures neuves ont baissé de 11,5% par rapport à l'année précédente, pour atteindre 186.337 unités. La chute s'élève même à 16,1% en données comparables. Toutefois, entre début janvier et fin mai, les immatriculations se sont raffermies de 7,2%, à 971.974 véhicules.

Perspectives et enjeux. Certains analystes estiment qu'au niveau mondial, le premier semestre 2010 devrait s'achever sur un bond de 30% des fabrications automobiles, comparé à la même période l'an dernier. D'autres, encore plus optimistes, prévoient une croissance de la production de 36% sur la même période, à 34,4 millions de véhicules (voitures particulières et utilitaires légers). Les récentes déclarations du dirigeant de Renault vont dans le sens de ces estimations. Carlos Ghosn prévoit un nouveau record pour l'industrie automobile mondiale dès cette année, avec un total de 70 millions de véhicules produits, contre seulement 57 millions l'an dernier. Toutefois les situations sont très disparates selon les régions. Sur le continent européen, les constructeurs espèrent que la baisse des ventes totales ne sera pas supérieure à 9% ou 10% sur 2010. Aux Etats-Unis, le marché devrait rester compris entre 10 et 11 millions de livraisons, entraînant des fermetures d'usines de General Motors et Chrysler. En revanche en Chine, la production sur les six premiers mois a quasiment couvert les besoins intérieurs, à environ 6,9 millions de véhicules.

Pour comprendre. 2009 restera comme une année de transition pour le marché automobile mondial. Pour la première fois, la Chine est devenue le premier marché automobile au monde en dépassant les Etats-Unis. Le secteur est en pleine recomposition. General Motors, leader mondial du secteur en 2007, a fait faillite tandis que Chrysler, en dépôt de bilan, a été repris par Fiat et Volvo par le chinois Geely.