par Helene DAUSCHY

NANTERRE, Hauts-de-Seine, 2 mai (Reuters) - Le procureur de la République a requis mardi une "amende très significative" contre le tabloïd français Closer dans l'affaire des photos volées de Kate Middleton seins nus, publiées en 2012.

Laurence Pieau, directrice de Closer, Ernesto Mauri, à l'époque président du groupe de presse Mondadori, propriétaire du titre, et deux photographes d'une agence parisienne soupçonnés d'avoir pris ces photos ont comparu devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine), pour atteinte à l'intimité de la vie privée et complicité.

Les deux photographes, présents mardi à l'audience, ont assuré ne pas être les auteurs des photos, puisqu'ils n'ont jamais su, ont-ils dit, où séjournait le couple.

"On a tourné, tourné, on a cherché si on ne voyait pas des gardes du corps, des voitures anglaises (...) on n'a vu personne", a déclaré devant le tribunal Cyril Moreau.

Le suivi de leurs téléphones portables montre que les deux professionnels étaient présents aux alentours de la résidence du couple au moment où celui-ci séjournait dans le Luberon.

"Il faut trouver des coupables, pour faire plaisir de l'autre côté de la Manche", a dit l'avocat des deux accusés.

Le 14 septembre 2012, le magazine avait publié des photos volées de la duchesse de Cambridge alors en vacances dans le sud de la France, en maillot de bain et seins nus - des photos qui avaient créé l'indignation en Grande-Bretagne.

Jean Veil, leur avocat, a parlé mardi de photos "suffisamment laides", et dit que l'article qui les accompagnait, "n'était qu'un prétexte à ces photos volées".

Une semaine plus tôt, le 7 septembre, le quotidien régional La Provence avait également publié des clichés pris sous un autre angle - le couple princier était alors en maillot de bain.

Pour ces photos, Marc Auburtin, alors directeur de publication de La Provence, et Valérie Suau, photographe du quotidien, le procureur a requis mardi "une amende avec sursis".

Lors de l'audience, une partie du débat a tourné autour de la question de l'intérêt général que pouvait justifier la publication des photos.

En 2012, des rumeurs affirmaient que la Duchesse était anorexique, "ces photos ont montré que la princesse n'est pas anorexique, ça participe à un débat d'intérêt significatif", a justifié l'avocat de Laurence Pieau.

"Dès lors qu'il s'agit de raconter la vie quotidienne de quelqu'un, on n'entre pas dans le cadre" de l'intérêt général ou de "l'exception qui permettrait d'évoquer la vie privée", a affirmé pour sa part l'avocat de la partie civile.

Le tribunal correctionnel de Nanterre rendra son jugement en délibéré le 4 juillet prochain. (Edité par Yves Clarisse)