Francfort (awp/afp) - L'inflation en Allemagne a connu une franche accélération en fin d'année 2016, à 1,7% sur un an en décembre, soit davantage qu'escompté et un plus haut depuis plus de trois ans, grâce à la remontée des prix de l'énergie.

Les prix à la consommation dans la première économie européenne ont grimpé de 1,7% par rapport à décembre 2015, selon un chiffre provisoire publié mardi par l'Office fédéral de statistiques Destatis. Cela constitue la plus forte hausse enregistrée depuis l'été 2013.

Les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset tablaient sur une hausse des prix de 1,5% en décembre, après +0,8% en novembre.

Sur l'ensemble de 2016, l'inflation s'est établie à 0,5% en moyenne annuelle, d'après un chiffre également provisoire de Destatis, après un maigre +0,3% en 2015.

A l'évolution nulle (février) voire négative (avril) des prix à la consommation en début d'année 2016 a succédé ces derniers mois une lente remontée de l'inflation, sous l'effet du redressement progressif des prix de l'énergie.

Portés par le renchérissement du pétrole, ces derniers ont progressé en décembre, "pour la première fois en trois ans", souligne Jennifer McKeown, de Capital Economics.

L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPHC), utilisé comme référence par la Banque centrale européenne (BCE), a également crû de 1,7% sur un an en décembre, après +0,7% en novembre, rapprochant l'Allemagne du niveau de près de 2% recherché par la BCE.

En France, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6% sur un an en décembre, et de 0,8% selon l'indice IPHC, d'après des chiffres dévoilés plus tôt mardi.

Pour la zone euro dans son ensemble, les analystes de Commerzbank tablent sur une nette accélération en décembre de l'inflation, pour laquelle une première estimation est attendue mercredi. Mais cela ne suffira pas d'après eux à rassurer la BCE, qui ne cesse de multiplier les mesures pour soutenir la croissance et l'inflation dans la région.

Ils jugent en effet "peu probable que la hausse des prix de l'énergie soutienne sur la durée le taux d'inflation de manière aussi forte qu'elle l'a fait en décembre" et évoquent la persistance d'une croissance molle en zone euro et d'un chômage élevé au sein de plusieurs pays membres.

Avec une inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) "toujours très modérée en zone euro, la BCE n'a nul besoin de repenser son haut niveau de soutien", affirme Mme McKeown, de Capital Economics.

Le gardien de l'euro a décidé en décembre de prolonger jusqu'à fin 2017 ses rachats massifs de créances privées et publiques, l'une de ses mesures phare pour stimuler une économie toujours vulnérable.

Destatis dévoilera les chiffres définitifs de l'inflation allemande du mois de décembre le 18 janvier.

afp/jh