Berlin (awp/afp) - Le gouvernement allemand a confirmé mercredi, après un second examen, l'autorisation controversée donnée à un groupe chinois d'acquérir des parts d'un terminal portuaire de Hambourg.

"La décision du cabinet du 31 octobre 2022, qui limitait la cession à moins de 25%, n'est pas modifiée", a indiqué le gouvernement d'Olaf Scholz dans un communiqué.

L'Allemagne avait décidé fin octobre d'autoriser l'investissement controversé du groupe chinois Cosco dans un terminal du premier port commercial d'Allemagne. La part cédée avait été limitée à 24,9% pour tenter d'apaiser les critiques, y compris internes au gouvernement.

Depuis cette décision, le terminal concerné a été classé comme "infrastructure critique" par la BSI, une administration allemande indépendante chargée de la sécurité informatique.

Ce classement impose notamment une surveillance accrue des prises de participations étrangères.

En lien avec ce classement, le ministère de l'Economie a annoncé en avril qu'il allait réexaminer l'autorisation d'investissement.

Berlin n'a pas détaillé mercredi les motifs de son approbation définitive.

L'investissement chinois était notamment défendu par le chancelier Olaf Scholz, ancien maire de Hambourg, contre l'avis de certains membres de son gouvernement, comme le vice-chancelier Vert Robert Habeck.

Un compromis avait dû être trouvé, limitant le montant de la participation qui était de 35% au départ.

Hambourg est le premier port commercial d'Allemagne et le troisième en Europe derrière Rotterdam (Pays-Bas) et Anvers (Belgique). Cosco est le premier armateur chinois.

Premier partenaire économique de l'Allemagne et marché vital pour son puissant secteur automobile, la Chine a longtemps été ménagée par Berlin, qui a toutefois durci le ton depuis plus d'un an.

Les ministres écologistes prônent une plus grande fermeté envers Pékin, pointant ses menaces récurrentes contre Taïwan et les exactions dont les autorités chinoises sont accusées contre les Ouïghours dans la région du Xinjiang.

L'Allemagne se dit alignée sur la doctrine de l'Union européenne vis à vis à la Chine consistant à "réduire les risques" créés par sa dépendance économique envers le pays, sans pour autant se "découpler" de son énorme marché.

afp/al