BERLIN, 10 janvier (Reuters) -

Des centaines de milliers d'usagers allemands ont dû faire face à des trains annulés à cause d'une grève de trois jours entamée mercredi, qui devrait ajouter aux perturbations dans le secteur des transports, alors que les agriculteurs bloquent les routes pour protester contre la suppression de certaines aides.

Le syndicat des conducteurs de train GDL a entamé aux premières heures de mercredi sa grève, alors que les conducteurs de trains de marchandises ont débrayé mardi soir, forçant la compagnie ferroviaire nationale, Deutsche Bahn, à proposer un service réduit.

Un train à grande vitesse sur cinq était en service et les services régionaux ont été "massivement allégés", a déclaré un porte-parole de l'opérateur ferroviaire Deutsche Bahn à des journalistes à la gare centrale de Berlin vidée de ses usagers.

A Cologne, dans l'ouest du pays, les usagers se voulaient fatalistes.

"Je vais attendre trois quarts d'heure-une heure par moins 7 degrés", a déclaré à Reuters Ulrich Linke qui a raté son train habituel.

Le mouvement se poursuivra jusqu'à vendredi soir et Deutsche Bahn a déclaré que la grève affecterait des millions de voyageurs et a encouragé les usagers à annuler ou à reporter leurs déplacements non essentiels.

Le bras de fer opposant GDL à Deutsche Bahn, qui porte sur les salaires et le temps de travail, a repris après une trêve décidée pour la période des fêtes de fin d'année. Le syndicat réclame le passage à la semaine de 35 heures sans que cela n'affecte les salaires.

La Deutsche Bahn s'est dit prête à se montrer flexible sur le temps de travail, mais a refusé de le réduire sans une baisse de salaire.

"Nous sommes prêts à faire des compromis et à réduire graduellement le temps de travail hebdomadaire afin que la partie patronale ait également la possibilité de former le personnel", a déclaré Claus Weselsky, le patron de GDL à la chaîne ZDF.

Les agriculteurs allemands de la DBV ont affiché leur intention de durcir leur mouvement mercredi après avoir bloqué des routes du pays à l'aide de tracteurs et de camions plus tôt dans la semaine.

"Si nous n'obtenons rien d'ici vendredi, nous ferons une pause puis passerons au prochain cycle d'actions revendicatives", a-t-il ajouté.

Les conducteurs de train de marchandises sont également en grève jusqu'à vendredi, ce qui pourrait mener à des problèmes sur les chaînes d'approvisionnement alors que près d'un cinquième du fret allemand est transporté par voie ferroviaire.

La pression s'accentue sur le gouvernement allemand d'Olaf Scholz qui fait face à des défis économiques, des données macroéconomiques faibles, des taux d'intérêt élevés et une paralysie budgétaire. (Reportage Rachel More; version française Camille Raynaud et Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)