(Actualisé avec Steinbrück trois derniers §)

par Erik Kirschbaum

BERLIN, 4 août (Reuters) - A sept semaines des législatives en Allemagne, Die Linke (La Gauche) a appelé dimanche les sociaux-démocrates du SPD et les Verts à une alliance électorale, seule façon selon elle de chasser du pouvoir les conservateurs.

La plupart des dirigeants du SPD et des Verts, en désaccord avec Die Linke sur de nombreux points, excluent un tel partenariat au niveau national, même si des collaborations se font déja dans certains Länder.

Gregor Gysi, président du groupe Die Linke au Bundestag, a accordé dimanche une série d'interviews pour inciter le SPD à cesser son ostracisme vis-à-vis de sa formation, issue de l'ancien Parti communiste de RDA.

"Je ne vois pas ce qui empêcherait Die Linke de faire partie un jour d'un gouvernement en Allemagne", estime ainsi Gregor Gysi dans les colonnes du Bild am Sonntag.

Le journal publie dimanche un sondage qui montre qu'une coalition SPD-Verts-Die Linke est créditée de 46% des intentions de vote, un point devant l'alliance de centre-droit constituée de la CDU d'Angela Merkel, de la CSU bavaroise et des libéraux du FDP.

Le SPD est à 25%, 15 points derrière la CDU/CSU. Les Verts recueillent 13%, Die Linke huit pour cent et le FDP cinq pour cent, juste au-dessus du seuil nécessaire à une représentation parlementaire.

PASSÉ COMMUNISTE

"Le SPD doit comprendre que, sans nous, il ne décrochera pas la chancellerie", juge Gregor Gysi, qui ne cache pas à titre personnel son intérêt pour le poste de ministre des Affaires étrangères dans un gouvernement de gauche élargi.

Le SPD et les verts se méfient du passé communiste de Die Linke, qui prône en outre la suppression de l'Otan et qui refuse de conditionner l'aide aux pays de l'Union européenne en difficulté financière à des réformes structurelles.

Sur le terrain, toutefois, les exemples de partenariat entre les deux composantes de la gauche existent, notamment dans l'ex-RDA, bastion électoral de Die Linke.

A l'Ouest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Die Linke a soutenu entre 2010 et 2012 le gouvernement régional minoritaire SPD-Verts.

Peer Steinbrück, candidat SPD à la chancellerie, est lui aussi hostile à une grande alliance à gauche, mais il a affirmé également dimanche qu'il n'y aurait pas de gouvernement de coalition avec la droite.

"Une grande coalition est à mon sens très improbable car le SPD ne veut pas à nouveau mettre à Merkel le pied à l'étrier. Nous savons tous ce qu'il en est advenu", a-t-il déclaré.

En 2005, au début de la grande coalition droite-gauche, le SPD était à 34,2%. Quatre ans plus tard, il était tombé à 23%. (Pascal Liétout pour le service français)