BERLIN, 21 octobre (Reuters) - L'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel a nuancé lundi l'un de ses engagements de campagne au sujet de la dette allemande, deux jours avant l'ouverture de négociations avec les sociaux-démocrates du SPD en vue de la formation d'un gouvernement.

Au cours de la dernière campagne électorale, qui s'est conclue par une large victoire de la CDU le 22 septembre, Angela Merkel s'est régulièrement engagée à affecter à partir de 2015 les futurs excédents budgétaires au remboursement de la dette souveraine du pays, qui s'élève à 1.300 milliards d'euros.

Hermann Gröhe, secrétaire général du parti, a néanmoins jugé lundi que cet engagement n'était plus un objectif essentiel.

"Ce qui est clair, c'est que nous disons que nous ne voulons pas de nouvel emprunt à partir de 2015", a-t-il dit à l'issue d'une réunion des cadres de la CDU. "Tout le reste dépendra du climat général, des développements économiques, et d'autres facteurs."

Cette concession devrait soulager les partenaires européens de Berlin, qui ont majoritairement demandé à l'Allemagne de tempérer son sérieux budgétaire et de prendre des mesures de relance afin de stimuler sa demande et d'encourager les importations, en particulier d'Europe du Sud.

Selon les dernières estimations du ministère des Finances, l'excédent budgétaire allemand atteindra environ 15 milliards d'euros sur la période 2015-2017.

Comme prévu, les délégués du SPD ont approuvé dimanche à une large majorité la déclaration préparée par la direction du parti qui l'autorise à négocier un programme de gouvernement et la répartition des postes ministériels avec le bloc formé par la CDU et ses partenaires bavarois de l'Union chrétienne-sociale (CSU).

Parmi les 10 points jugés non négociables par le SPD, figurent l'instauration d'un salaire minimum horaire de 8,50 euros, l'égalité des salaires entre hommes et femmes, la création d'une taxe sur les transactions financières, un effort d'investissements dans les infrastructures et l'éducation ou encore l'adoption d'une stratégie commune pour soutenir l'emploi et la croissance dans la zone euro. (voir )

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