par Georgina Prodhan

FRANCFORT, 20 janvier (Reuters) - IG Metall, premier syndicat allemand, a anticipé mercredi une nouvelle série de rudes négociations sur les salaires après avoir obtenu une augmentation de 3,4% pour 3,7 millions de travailleurs l'an dernier.

IG Metall est une référence dans les négociations salariales au niveau national et représente les salariés dans l'industrie, notamment automobile et métallurgique.

En 2015, la première économie européenne a enregistré une croissance de 1,7%, son rythme de plus élevé en quatre ans, portée essentiellement par la hausse de la consommation publique et privée, alors que le commerce extérieur, traditionnelle locomotive de l'économie allemande, à peu contribué.

Ce déplacement des contributeurs de croissance sera un facteur de soutien aux syndicats dans les négociations annuelles.

"La stabilité de la situation économique, annoncée par toutes les parties, sera encore une fois portée par la consommation privée, surtout en 2016", a dit Jörg Hofmann, qui a été élu à la présidence du syndicat en octobre.

"Pour cette seule raison, il n'y a pas lieu d'abandonner la politique salariale raisonnable d'IG Metall", a déclaré à la presse cet économiste de 60 ans connu pour ses qualités de négociateur.

Grâce à ses bons résultats en matière de négociations salariales, et à sa politique en faveur de l'emploi des femmes, des jeunes et des employés, IG Metall a vu le nombre de ses adhérents augmenter de 121.000 en 2015, à 2,3 millions.

Cette augmentation a eu lieu dans un contexte de désengagement syndical en Allemagne, le syndicat du secteur des services, Ver.di, ayant vu ses effectifs baisser légèrement à 2,04 millions l'an dernier.

IG Metall décidera de sa demande en matière de hausse des salaires fin février et Jörg Hofmann n'a pas voulu anticiper.

De son côté, Gesamtmetall, la fédération patronale de l'industrie métallurgique et électrique en Allemagne, a dit que les salaires du secteur avaient déjà augmenté de 20% depuis 2008, alors que la productivité n'avait augmenté que de 2%.

"Nous devons être très prudents dans les négociations sur les salaires de 2016", a dit le président de Gesamtmetall, Rainer Dulger, dans un courriel. "L'Allemagne vit un faux retournement à la hausse. Notre croissance et notre reprise sont basées sur des facteurs externes favorables tels que le faible taux de change de l'euro et le pétrole bon marché."

L'inflation de son côté n'a été que de 0,1% en moyenne en Allemagne sur tout 2015, son niveau le plus bas jamais enregistré. (avec Jan Schwartz à Hambourg, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Vaéronique Tison)