* Un demi-million de personnes évacuées dans l'est du pays

* Cinq personnes ont été tuées selon les premiers bilans

* Le cyclone a atteint les côtes à la tombée de la nuit

par Sruthi Gottipati et Jatindra Dash

BHUBANESWAR, Inde, 12 octobre (Reuters) - Pluies et vents violents balaient samedi la côte orientale de l'Inde où l'arrivée d'un "super-cyclone" a conduit les autorités à déclencher l'alerte rouge et contraint un demi-million de personnes à trouver refuge dans des abris.

Occupant la quasi-totalité du golfe du Bengale, le cyclone Phailin a atteint les côtes à la tombée de la nuit, avec des rafales de vent mesurées à 210 km/h. Le niveau de la mer pourrait s'élever par endroits de trois à quatre mètres.

Douze millions de personnes pourraient être affectées, selon les autorités, la plupart dans les Etats densément peuplés d'Odisha et d'Andhra Pradesh.

Pour l'heure, cinq personnes ont été victimes du cyclone, quatre tuées par des chutes d'arbre, la cinquième par l'effondrement de sa maison.

Phailin a perdu un peu de sa puissance en touchant terre mais reste en l'état le plus violent que l'Inde ait eu à affronter depuis 14 ans.

La plupart des localités côtières ont été désertées. Des habitants ont trouvé refuge dans des temples, d'autres s'entassaient dans des rickshaws pour gagner des lieux plus sûrs à l'intérieur des terres.

Dans certains cas, la police a procédé à des évacuations forcées. "De nombreuses personnes refusaient de partir, il a fallu les convaincre et à plusieurs reprises la police a dû les évacuer de force vers des abris plus sûrs", a dit le ministre indien de l'Intérieur, Sushilkumar Shinde.

La puissance de Phailin, rétrogradé au niveau 4 de l'échelle de Saffir-Simpson, qui en compte cinq, rappelle un cyclone de 1999 dont les vents atteignaient les 300 km/h et qui avait fait 10.000 morts dans l'Etat d'Odisha (anciennement Orissa).

Cette fois-ci, le gouvernement de l'Odisha se dit mieux préparé. Un demi-million de personnes avaient trouvé refuge dans les écoles et autres bâtiments en dur lorsque l'ouragan est arrivé. Au moins 60.000 habitants avaient été évacués dès vendredi dans l'Etat voisin, l'Andhra Pradesh.

"C'est l'une des plus grandes opérations d'évacuation jamais entreprises en Inde", a souligné Shashidhar Reddy, vice-président de l'autorité de gestion des catastrophes naturelles. "Notre priorité est de minimiser les pertes en vies humaines."

Selon G. Padmanabhan, spécialiste des situations d'urgence au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), beaucoup de leçons ont été tirées depuis le cyclone de 1999. "Je pense que si les destructions d'habitations et de récoltes risquent d'être considérables, le bilan humain lui sera nettement moins lourd", a-t-il ajouté. (Eric Faye, Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Henri-Pierre André)