Air France espère lancer l'hiver prochain "Boost", compagnie aux coûts réduits de 15% à 18% dotée de 28 avions, afin de sauvegarder des lignes lourdement déficitaires, mais doit d'abord obtenir l'aval de ses pilotes.

La croissance de KLM, plus forte que celle d'Air France ces dernières années, a déséquilibré l'accord passé entre les deux compagnies lors de leur fusion en 2004 pour répartir les heures de vol de leurs pilotes respectifs en fonction du poids de chacune, a-t-il estimé.

"L'objectif de 'Boost' est de donner les moyens à Air France de croître plus (...) et absolument pas de gêner, de ralentir ou de freiner la croissance de KLM", a martelé Jean-Marc Janaillac lors de l'assemblée générale des actionnaires d'Air France-KLM, démentant une information du quotidien néerlandais De Telegraaf.

Jean-Marc Janaillac, qui a également pris la présidence d'Air France, a déclaré que seule "Boost" permettrait de respecter l'équilibre entre les deux compagnies soeurs.

"'Boost' devra se faire d'une manière ou d'une autre", a-t-il dit à la veille du conseil du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire chez Air France et très critique à l'égard du projet.

En Europe, Alitalia, qui a demandé à être placée sous tutelle, n'est pas dans le viseur d'Air France-KLM, a également déclaré Jean-Marc Janaillac, confirmant les propos du directeur financier Frédéric Gagey début mai.

"Je ne crois pas que l'expérience passée à la fois de KLM et celle d'Air France dans ses rapports avec Alitalia nous incite à refaire l'expérience d'une présence directe en Italie", a-t-il dit, estimant qu'Air France-KLM pouvait facilement capter le marché italien depuis ses "hubs" de Paris et d'Amsterdam.

Air France-KLM a détenu 25% d'Alitalia avant de s'en désengager. Le gouvernement italien, qui a exclu de renationaliser Alitalia, dont la compagnie d'Abou Dhabi Etihad Airways possède désormais 49%, est déterminé à la vendre.

(Edité par Benjamin Mallet)

par Cyril Altmeyer