Afrexim Bank fait appel aux négociants en pétrole pour financer un prêt de 3 milliards de dollars à la compagnie pétrolière nationale du Nigéria, afin de soutenir la chute du naira, ont déclaré trois sources à Reuters.

Afrexim a contacté des négociants au cours des dernières semaines pour leur demander s'ils étaient intéressés par le financement du prêt garanti par le pétrole à la compagnie pétrolière nationale NNPC LTD, ont déclaré les sources. Elle travaille actuellement à l'élaboration des conditions qu'elle proposera aux maisons de commerce.

"Il y a beaucoup d'intérêt, mais ils ont besoin de voir les conditions", a déclaré à Reuters un cadre pétrolier proche des négociations. Il a ajouté que l'augmentation des prix du pétrole au-delà de 90 dollars le baril contribuerait à stimuler l'intérêt pour l'accord.

Les négociants qui apportent des liquidités seraient remboursés sous forme de cargaisons physiques de pétrole. La banque s'efforce de déterminer la quantité de pétrole à offrir à ces négociants en échange du financement, a déclaré l'une des sources.

Un porte-parole de la NNPC n'a pas répondu à une demande de commentaire. Afrexim n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Le prêt, annoncé par la NNPC en août, est un élément clé des efforts visant à soutenir le naira, qui a atteint un niveau historiquement bas de 1 000 pour un dollar sur le marché noir mardi. Des responsables ont déclaré que la banque centrale avait un arriéré de près de 7 milliards de dollars dans les contrats à terme en naira. Cela limite la disponibilité des dollars sur le marché officiel, obligeant les entreprises et les particuliers à les chercher sur le marché noir.

Peu après son entrée en fonction en mai, le président Bola Tinubu a annoncé des réformes attendues depuis longtemps, qui ont permis au taux officiel du naira de baisser par rapport au dollar et aux prix des carburants de tripler. En juin, le naira était proche du niveau du marché noir, mais l'écart s'est creusé depuis.

M. Tinubu a également autorisé le triplement des prix à la pompe, ce qui a permis de réduire la contrebande de carburant et d'alléger la pression exercée sur la compagnie pétrolière nationale (NNPC) pour qu'elle importe de l'essence. Mais la NNPC utilise encore des cargaisons de pétrole pour rembourser certaines des sociétés de négoce de pétrole qui avaient conclu des contrats de fourniture d'essence en échange de pétrole brut, ce qui limite son accès immédiat au pétrole.