par Paritosh Bansal

L'accord, conclu après une réunion mercredi entre les administrateurs d'AIG et les représentants des autorités fédérales, montre que le groupe réduit progressivement sa dépendance aux fonds publics, même si le retour à la normale doit passer dans un premier temps par une nouvelle augmentation de la participation de l'Etat.

A la Bourse de New York, l'action AIG a gagné jusqu'à 6,5% en matinée avant de réduire ses gains dans le sillage des grands indices.

Le plan prévoit la conversion en actions ordinaires d'une partie des titres préférentiels détenus par le Trésor, préalable à une cession progressive de cette participation sur le marché.

AIG remboursera parallèlement 20 milliards de dollars reçus dans le cadre d'une facilité de crédit ouverte par la Banque fédérale de réserve de New York, en puisant dans le produit de cessions d'actifs tels que sa filiale d'assurance vie en Asie AIA.

Le directeur général du groupe, Robert Benmosche, a déclaré à Reuters que le groupe négociait avec ses banques une ligne de crédit d'environ trois milliards de dollars destinée à se substituer à la facilité de la Fed.

Il a précisé qu'une vente de la filiale de location d'avions ILFC ou de la filiale d'assurance crédit United Guaranty étaient également envisagées.

ENJEU POLITIQUE

L'administration du président Barack Obama s'emploie actuellement à prouver que l'Etat parvient à se désengager des nombreux et coûteux dispositifs de soutien au secteur financier mis en oeuvre pendant la crise, qui ont représenté jusqu'à 1.000 milliards de dollars au total.

La situation du système financier, l'action de l'Etat dans ce domaine et la conjoncture économique devraient peser lourd lors des élections de mi-mandat aux Etats-Unis le 2 novembre.

Le plan Tarp (Troubled Asset Relief Program) élaboré au plus fort de la tourmente financière de l'automne 2008 expire dimanche.

Selon le plan de remboursement d'AIG, le Trésor recevra environ 1,66 milliard d'actions ordinaires représentant 62 milliards de dollars au cours de clôture de mercredi, en échange de titres préférentiels valorisés 49,1 milliards.

Cette opération, qui devrait être achevée d'ici fin mars 2011, se soldera donc par une plus-value lantente de plus de dix milliards de dollars, tout en portant la participation de l'Etat à 92,1%.

AIG émettra aussi jusqu'à 75 millions de bons de souscriptions d'actions pour ses actionnaires ordinaires à un prix d'exercice de 45 dollars par action.

L'échange de titres réservé au Trésor ne débutera pas avant le remboursement de la totalité de la facilité de la Fed de New York.

Celui-ci devrait être financé entre autres par l'introduction en Bourse à venir d'AIA et la vente d'American Life Insurance (Alico) à MetLife, d'un montant annoncé de 15,5 milliards de dollars.

Danielle Rouquié et Marc Angrand pour le service français, édité par Nicolas Delame