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MERIGNAC, Gironde, 4 janvier (Reuters) - Le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande s'est présenté mercredi soir à Mérignac en Gironde comme le candidat du combat et a estimé que les attaques du parti majoritaire UMP montraient la peur qu'il lui inspire.

Il s'exprimait devant près de 2.000 personnes à Mérignac, près de Bordeaux, lors d'une première réunion publique tenue juste après une polémique déclenchée par le parti de Nicolas Sarkozy, qui lui a prêté une insulte contre le chef de l'Etat qu'il n'a, en fait, selon des témoins, pas proférée.

"Je viens ce soir vous appeler au combat, au combat pour le redressement de notre pays", a-t-il lancé, fustigeant les "polémiques sciemment entretenues, les caricatures organisées".

Le candidat socialiste a vu "un signe" dans l'offensive de ses adversaires.

"S'ils n'avaient pas peur seraient-ils aussi agressifs ?", a-t-il demandé sur fond de "François président" scandés par les militants.

Il a dénoncé les "erreurs répétées" du président Nicolas Sarkozy, qui est selon lui le représentant "des puissants, des riches, des privilégiés" et "mise sur la peur".

A quatre jours de l'hommage prévu à Jarnac (Charente) au seul président socialiste de la Ve République François Mitterrand, quinze ans après son décès, il a souhaité évoquer son souvenir, ajoutant qu'il ne souhaitait pas que le défunt garde trop longtemps ce titre.

François Hollande a assuré qu'il redresserait la France "dans l'équité et dans la vérité" et appelé au rassemblement.

"C'est autour de ma candidature que peut se faire l'alternance", a-t-il déclaré. Il a appelé à un vote pour lui dès le premier tour, rappelant aux électeurs de gauche qu'il était Premier secrétaire du PS le 21 avril 2002 lors de l'élimination de Lionel Jospin par le Front national.

"J'ai eu à prendre cette décision terrible d'appeler à voter pour notre adversaire pour battre l'ennemi de la République", a-t-il dit avec gravité.

François Hollande confirme par cette réunion l'accélération de sa campagne, après une adresse aux Français publiée mardi dans le quotidien Libération et avant d'autres déplacements cette semaine à Caen, Limoges et en Corrèze et ultérieurement en Martinique, Guadeloupe et Guyane.

Son premier grand discours de campagne le 22 au Bourget en Seine-Saint-Denis près de Paris. Il doit à ce moment présenter son programme. (Claude Canellas, édité par Thierry Lévêque)