Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux se montraient hésitants mardi quant à la direction à prendre, les investisseurs faisant preuve de prudence. Ceux-ci se focalisent avant tout sur des indices d'inflation en Europe et aux Etats-Unis, attendus en fin de semaine.

En Europe, vers 09h25, la Bourse de Paris oscillait autour de l'équilibre (-0,09%), Londres reculait légèrement de 0,12%, tandis que Francfort avançait de 0,27% et Milan de 0,79%. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI progresser de 0,09% à 10h00.

En Asie, la Bourse de Hong Kong (-0,08%) était stable dans les derniers échanges et la Bourse de Tokyo a clôturé en léger repli (-0,11%). Les marchés asiatiques manquaient d'éléments déterminants pour s'orienter, alors que la Bourse de New York - qui lui sert souvent de boussole - était fermée la veille pour un jour férié, tout comme Londres.

Les investisseurs se montrent prudents alors que sont attendues en fin de semaine des nouvelles de l'inflation à la fois dans la capitale japonaise, dans la zone euro et aux Etats-Unis. C'est surtout l'indice PCE américain (pour avril), indicateur d'inflation préféré de la Réserve fédérale américaine, à venir vendredi, qui retiendra le plus l'attention.

"Ces données seront examinées à la loupe vu à quel point elles sont importantes pour la Fed", commentent les analystes de Deutsche Bank. Pour ramener l'inflation à 2%, la Fed a relevé ses taux entre mars 2022 et juillet 2023, les faisant grimper jusqu'à la fourchette de 5,25-5,50%, leur plus haut niveau depuis 20 ans, et les maintient encore à ce niveau aujourd'hui.

Depuis, les acteurs des marchés épluchent les publications macroéconomiques pour tenter de prévoir une première baisse des taux américains, qu'ils espèrent voir arriver en septembre. "On surveillera aussi les commentaires de certains membres de la banque centrale américaine" (Fed), commente John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.

Pour la Banque centrale européenne (BCE), le marché s'attend à ce qu'elle annonce la première baisse de ses taux directeurs depuis le début de son cycle de resserrement monétaire entamé en 2022 à l'issue de sa prochaine réunion de politique monétaire qui se tiendra le 6 juin. "Les étapes suivantes sont moins claires pour la BCE, les marchés s'attendant à ce que les décideurs politiques fassent une pause en juillet et reprennent les réductions en septembre", détaille John Plassard.

Toutefois, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a déclaré lundi que la BCE pourrait abaisser ses taux d'intérêt lors des réunions de juin mais aussi de juillet. Mais "si l'inflation en Europe s'accélère, la BCE ne pourra pas se permettre deux baisses de taux consécutives", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se détendait légèrement, à 4,45% contre 4,47% la veille en clôture et le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat allemand à dix ans reculait à 2,54%, contre 2,55% lundi.

Symrise en odeur de sainteté

Le fabricant de parfums et d'arômes Symrise grimpe de 3,1% à Francfort, à la suite d'une note de Deutsche Bank relevant sa recommandation de "conserver" à "acheter" tout en relevant le cours cible.

Le pétrole dispersé

Du côté du pétrole, "les investisseurs attendent cette semaine le rapport sur l'indice des prix PCE aux États-Unis pour obtenir des indices sur la trajectoire de la politique monétaire de la Réserve fédérale, ainsi que les chiffres PMI chinois pour mieux orienter les perspectives de la demande" de l'or noir, commente John Plassard.

Vers 09h25, le baril de Brent de Mer du Nord était stable (-0,02%) à 83,08 dollars et celui de WTI américain avançait de 1,26% à 78,70 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro gagnait 0,15% face au dollar, à 1,0875 dollar pour un euro.

Le bitcoin lâchait quant à lui 2,59% à 67'789 dollars.

afp/vj