NEW YORK, 15 janvier (Reuters) - Les cours du pétrole ont fortement replongé vendredi sur le marché new-yorkais Nymex, aux alentours de 29 dollars le baril, les inquiétudes sur la croissance mondiale, en particulier en Chine, et la perspective d'un afflux de pétrole iranien reprenant le dessus après le rebond de la veille.

Après avoir progressé la veille pour la première fois en huit séances, les cours ont sombré vendredi à de nouveaux creux de 12 ans, portant la chute à plus de 20% depuis le début de l'année, soit la baisse la plus prononcée en deux semaines depuis la crise financière de 2008.

Le contrat février sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 1,78 dollar, soit 5,71%, à 29,42 dollars le baril. Il est tombé en cours de séance à 29,13 dollars, un plus bas depuis novembre 2003.

Au moment de la clôture du Nymex, le Brent abandonnait 1,94 dollar (6,28%) à 28,94 dollars après avoir touché un creux à 28,82 dollars, un niveau qu'il n'avait plus connu depuis février 2004.

Certains analystes préviennent que la chute n'est peut-être pas terminée.

Même avant la levée des sanctions contre l'Iran dans le cadre de l'accord sur ses activités nucléaires, les exportations iraniennes de pétrole sont en passe d'atteindre en janvier un pic de neuf mois, de quoi accentuer le déséquilibre entre l'offre et la demande.

Des raffineries vont en outre bientôt commencer à fermer pour les traditionnelles opérations de maintenance du printemps.

Une poursuite de la chute des cours "ne peut pas être exclue", a dit Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, lors du forum mondial Reuters sur le pétrole. A ses yeux, un baril à 25 dollars "est assez possible, mais pas beaucoup moins que ça". (Abhiram Nandakumar; Bertrand Boucey pour le service français)