WASHINGTON, 3 janvier (Reuters) - Le pétrole de schiste produit dans le Dakota du Nord pourrait être plus inflammable et plus explosif que le pétrole brut traditionnel, ont déclaré jeudi des responsables de l'administration fédérale enquêtant sur une série d'accidents intervenus dans le transport pétrolier.

Lundi, plusieurs wagons-citernes d'un convoi ont explosé à la suite d'une collision. Ils transportaient du pétrole extrait dans le gisement de Bakken.

Comme dans d'autres accidents survenus ces derniers mois, la violence des explosions a surpris les enquêteurs.

Ces incidents, estime jeudi l'Administration fédérale chargée de la sécurité des oléoducs et des matières dangereuses (PHMSA), "indiquent que le type de pétrole brut transporté dans la région du gisement de Bakken pourrait être plus inflammable que le pétrole brut lourd traditionnel".

De nouvelles méthodes d'extraction apparues avec la fracturation hydraulique ont permis l'exploitation de vastes gisements jusqu'alors inaccessibles.

Ce pétrole de schiste en plein boom est transporté pour l'essentiel (près des deux tiers) par le rail. Selon des données remontant à octobre, près de 700.000 barils transitent chaque jour par le rail dans le Dakota du Nord, soit une augmentation de 67% en un an.

Mais le risque lié à ce mode de transport est apparu avec force depuis l'accident survenu en juillet à Lac-Mégantic, au Québec, où le déraillement d'un convoi de wagons-citernes a fait 47 morts et détruit des dizaines d'habitations.

Les régulateurs travaillent à un renforcement des mesures de sécurité du transport ferroviaire, de nature à accroître son coût. (Patrick Rucker; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)