DUBAI, 13 octobre (Reuters) - L'Iran refuse d'expédier à l'étranger ses stocks d'uranium enrichi, a déclaré dimanche le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, rejetant l'une des principales demandes des grandes puissances à deux jours des pourparlers de Genève.

Les Occidentaux, qui soupçonnent l'Iran de vouloir l'arme atomique, ce que Téhéran dément, veulent que la République islamique entrepose hors de son territoire ses stocks d'uranium enrichi à 20%, un seuil jugé techniquement proche de l'uranium de qualité militaire.

"Bien sûr nous négocierons sur le type, la quantité et les différents seuils d'enrichissement de l'uranium, mais l'envoi de matériau hors du pays est notre ligne rouge", a déclaré Abbas Araqchi, dont les propos sont repris sur le site de la télévision publique iranienne.

Abbas Araqchi fait partie de la délégation iranienne aux discussions qui auront lieu mardi et mercredi à Genève.

Pour être utilisable à des fins militaires, l'uranium doit être enrichi à environ 90%, mais un enrichissement à 20% représente la majeure partie du processus.

En septembre 2012, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a clairement indiqué qu'il ne laisserait pas Téhéran acquérir la quantité d'uranium enrichi nécessaire à la mise au point d'une arme atomique. Les experts divergent sur cette quantité mais les observateurs estiment que les autorités israéliennes l'ont fixée à 240 kg d'uranium enrichi à 20%.

L'Iran a déjà désamorcé une crise qui se profilait l'an dernier en transformant en combustible une centaine de kilos d'uranium enrichi à 20%. Certains observateurs en ont conclu que Téhéran avait délibérément décidé de rester en-deçà de la ligne rouge israélienne. (Yeganeh Torbati, avec Fredrik Dahl à Vienne; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)