Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes piétinent lundi, lestées par les chiffres sur l'emploi américain qui laissent présager le maintien d'une politique monétaire restrictive de la part de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Vers 08H15 GMT en Europe, la Bourse de Paris perdait 0,37%, Francfort 0,39%, Londres 0,33% et Milan 0,29%.
La publication de chiffres de l'emploi américain de décembre, meilleurs que prévu, ont pris au dépourvu les marchés, laissant présager une pause dans le calendrier de baisse des taux de la Banque centrale américaine.
Sur le dernier mois de l'année 2024, 256.000 emplois ont été créés, soit davantage que le mois précédent, dont les chiffres ont en revanche été révisés en légère baisse, ramenant le chômage à 4,1% (-0,1 point), selon les données du département américain du Travail.
"Même si les données des mois précédents ont été légèrement révisées à la baisse, la vigueur du marché du travail reste solide", notent les analystes de Natixis.
"Cette dynamique (...) offre à la Fed de solides arguments pour maintenir une politique monétaire restrictive" et "donc réorienter ses priorités vers une lutte plus agressive contre l'inflation", poursuivent-ils.
Les marchés n'attendent désormais qu'une seule baisse de taux de la Réserve fédérale américaine sur l'année.
"La fonte des anticipations de baisse des taux de la Fed a entamé l'appétit pour le risque", lestant les marchés d'actions, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
En parallèle, "la vitesse de la liquidation du marché obligataire s'est accélérée au cours des premiers jours de la nouvelle année", rappelle Kathleen Brooks, de XTB
Elle évoque de multiples facteurs pour expliquer ce phénomène: "les craintes d'inflation, les déficits du secteur public et l'incertitude autour de la politique économique, qui poussent tous les rendements à la hausse et drainent le sentiment de risque sur les marchés financiers".
Le rendement des emprunts d'Etat américain à dix ans ressortait à 4,79% vers 08H10 GMT, contre 4,76% en clôture vendredi.
En Allemagne, le taux d'emprunt des obligations à 10 ans s'établissait à 2,62% contre 2,59% vendredi en clôture. Au Royaume-Uni enfin, il atteignait 4,88% contre 4,84% vendredi à la clôture.
L'approche de l'investiture de Donald Trump rend les marchés actions plus volatils et plus fragiles", résument les analystes de Edmond de Rothschild AM.
Cette semaine, les investisseurs devraient se concentrer sur la publication mardi de l'indice des prix à la production PPI pour décembre aux Etats-Unis.
Porsche AG
Le constructeur de bolides de luxe Porsche AG (+3,46%) malgré une chute de 28% de ses ventes en Chine en 2024, annoncée lundi, en raison de la faiblesse persistante du plus grand marché automobile mondial, qui affecte les constructeurs allemands. Cette baisse a pesé sur les ventes mondiales, qui ont reculé de 3% sur un an pour atteindre 310.718 véhicules.
Vers 08H10, Volkswagen prenait 1,86%, Mercedes-Benz 1,74% et BMW +0,81%.
Commerzbank
Le président du conseil de surveillance de Commerzbank (+1,26%), Jens Weidmann, estime que l'irruption de l'italienne Unicredit au capital de la banque depuis septembre n'a pas été "une bonne approche", dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt.
Les chances d'une reprise amicale sont donc faibles. "C'est comme dans toute relation: si le début est raté, cela devient difficile" par la suite, selon l'ancien président de la Banque fédérale d'Allemagne.
"Il faudrait beaucoup de travail pour établir suffisamment de confiance et permettre des discussions ouvertes", conclut-il.
Le pétrole progresse
Les cours du brut montent "alors que les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé des sanctions importantes contre deux grandes compagnies pétrolières russes", note Ipek Ozkardeskaya.
Washington a par ailleurs annoncé vendredi des sanctions contre près de 200 pétroliers et méthaniers opérant depuis la Russie et présentés comme faisant partie de la "flotte fantôme" de Moscou.
Vers 08H10 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,39% à 80,87 dollars, et celui de son équivalent américain, le WTI, gagnait 1,55% à 77,76 dollars.
Côté cryptomonnaies, le bitcoin reculait de 0,97% à 93.396 dollars vers 08H10 GMT.
afp/cw