Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont ouvert autour de l'équilibre lundi, prises entre le regain d'optimisme des investisseurs en lien avec les différents plans de relance en Europe, du réarmement du Vieux continent au "bazooka" allemand en passe d'être voté, et la guerre commerciale de Donald Trump.

Vers 08H15 GMT, Paris prenait 0,05%, Francfort 0,09%, Londres 0,04%, Milan 0,21% et Zurich 0,46%.

Les titres européens, "soutenus par les plans de relance, résistent", souligne Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de recherche et stratégie chez BFT IM, évoquant un "sursaut d'optimisme (...) en lien avec le plan +Réarmer l'Europe+ et le projet exceptionnel de relance allemand qui semble en passe d'être voté".

Le futur chancelier Friedrich Merz peut en effet souffler: son plan d'investissements géant destiné à réarmer et moderniser l'Allemagne est désormais sur de bons rails grâce à un accord politique conclu in extremis vendredi.

Le chef des conservateurs a obtenu vendredi des députés écologistes qu'ils acceptent de lever leur veto à son "bazooka" de centaines de milliards d'euros, un programme de dépenses sans précédent pour la première économie européenne.

"Cela pousse évidemment les rendements allemands à la hausse", relève Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Vers 08H15 GMT, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans allemand se stabilisait à 2,87%, comme vendredi en clôture.

Sur le marché des changes, "l'euro continue de bénéficier de l'attente que ces dépenses supplémentaires stimuleront la croissance et même la productivité en Europe", poursuit Mme Ozkardeskaya.

La monnaie unique restait stable (+0,02%) face au billet vert, à 1,0882 dollar.

Outre-Atlantique, la guerre commerciale de Donald Trump reste dans les esprits et devrait "continuer au moins à court terme, provoquant notamment une flambée des anticipations d'inflation", estime Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM.

Le président américain a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi n'avoir "aucune intention" d'assouplir les droits de douane de 25% imposés aux partenaires commerciaux des Etats-Unis sur l'acier et l'aluminium.

En Asie, les bourses sont restées prudentes face à l'incertitude économique persistante, notamment après la publication d'une série d'indicateurs économiques en demi-teinte en Chine.

Elles avaient dans un premier temps profité de l'annonce dimanche d'un plan d'actions visant à relancer la consommation des ménages et à permettre à la Chine d'atteindre son objectif de 5% de croissance économique cette année.

"Cependant, le taux de chômage a augmenté et les inquiétudes concernant la crise immobilière (...) restent présentes dans l'esprit des investisseurs", souligne Ipek Ozkardeskaya.

L'indice hongkongais Hang Seng prenait 0,62% dans les derniers échanges, quand l'indice composite de Shanghai a terminé en hausse de 0,19% et celui de Shenzhen a fléchi de 0,19%.

A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 0,93%.

La semaine sera par ailleurs riche en décisions de politique monétaire, avec notamment la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi, mais aussi celle de la Banque du Japon mercredi, de la Banque d'Angleterre, la Banque Nationale Suisse et de la Riksbank (la Banque de Suède) jeudi.

Volkswagen sous les projecteurs

Les familles Piëch et Porsche envisageraient de vendre une partie de leurs actions Volkswagen (+0,46% à Francfort vers 08H15 GMT), mais resteraient majoritaires et conserveraient le contrôle, selon le quotidien populaire Bild. Aucun accord n'a été trouvé, certains membres des familles étant pour, d'autres contre.

La holding Porsche SE (+0,87% à Francfort), actionnaire majoritaire de Volkswagen, a démenti ce week-end toute discussion sur une telle cession.

L'or se repose au sommet

Le prix de l'once était stable lundi, à 2.985,12 dollars (+0,03%) vers 08H15 GMT, après avoir atteint un nouveau record historique vendredi à plus de 3.000 dollars.

Le métal précieux est soutenu par son statut de valeur refuge face aux inquiétudes géopolitiques et à la guerre commerciale entamée par les Etats-Unis de Donald Trump.

"Les investisseurs achètent de l'or chaque fois qu'ils entendent les mots +droits de douane+", résume Ipek Ozkardeskaya.

Sur le marché pétrolier, le Brent de la mer du Nord prenait 0,73% à 71,10 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, gagnait 0,77% à 67,70 dollars le baril vers 08H15 GMT, profitant de l'annonce du plan de relance de la consommation en Chine.

afp/al