Zurich (awp) - La Bourse suisse restait nettement dans le vert vendredi matin, à l'instar des autres places européennes tirées la veille à la baisse. Alors que la saison des résultats marquait une pause en Suisse, les investisseurs se préparaient à l'issue incertaine de l'élection présidentielle américaine et décortiquaient une série de données macroéconomiques.

"De nombreux investisseurs ne veulent pas trop s'exposer avant l'élection présidentielle" le 5 novembre, ont souligné les experts de Raiffeisen dans un commentaire. Cette tendance faisait reculer les marchés actions en fin de semaine, alors que l'or allait de record en record, tout comme les bons du Trésor américain à dix ans.

L'inflation outre-Atlantique est tombée en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021. Selon l'indice PCE, publié jeudi, elle a reculé à 2,1% sur un an, contre 2,3% en août, atteignant presque l'objectif de 2% fixé par la banque centrale américaine (Fed). Sur un mois cependant, elle est repartie à la hausse à 0,2%, contre 0,1%.

En zone euro par contre, l'inflation a augmenté plus que prévu en octobre à 2% sur un an, tirée par les tarifs de l'alimentation, après avoir atteint le mois précédent son plus bas niveau en trois ans et demi. L'inflation sous-jacente, corrigée des prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, est restée stable à 2,7% en glissement annuel.

En Suisse, l'inflation a continué sa décrue progressive en octobre. L'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,6% sur un an, inférieur aux prévisions des économistes interrogés par l'agence AWP, qui tablaient sur une progression comprise entre 0,7% et 0,9%.

"L'inflation en Suisse est très inférieure aux prévisions de la Banque nationale suisse", a souligné Arthur Jurus, directeur des investissements à la banque Oddo BHF Suisse. Grâce au relâchement des pressions inflationnistes, l'institut d'émission devrait abaisser une nouvelle fois son taux directeur en décembre et mars de respectivement 25 points de base, a-t-il estimé.

A 10h45, l'indice vedette SMI montait de 0,64% à 11'867,30 points, après avoir ouvert en hausse de 0,43%. Le SLI progressait quant à lui de 0,73% à 1941,57 points et le SPI augmentait de 0,60% à 15'805,86 points.

En l'absence de nouvelles d'entreprises susceptibles de faire bouger les cours, la grande majorité des valeurs vedettes restait dans le vert.

Les plus fortes hausses étaient enregistrées par Julius Bär (+2,5%), UBS (+2,4%) et Swisscom (+1,6%), au lendemain des résultats trimestriels de l'opérateur historique.

Geberit (-1,2%) creusait par contre ses pertes, après avoir pourtant relevé jeudi ses objectifs annuels.

Hormis le géant des installations sanitaires, Givaudan (-0,2%) et SIG Group (-0,2%) reculaient aussi.

Sur le marché élargi, Tecan (-1,6%) était pénalisé par un abaissement de recommandation à "neutral", contre "buy" précédemment, par les analystes d'UBS.

Polypeptide (+13,2%) s'envolait par contre, grâce à une recommandation à "outperform" émise par RBC.

Meyer Burger (-16,7%) s'effondrait, après avoir dévoilé des résultats en chute libre au premier semestre.

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