Zurich (awp) - La Bourse suisse restait dans le rouge lundi matin, toujours écartelée par des annonces divergentes. Les investisseurs ont été rassurés par la suspension des droits de douane punitifs par Washington et Pékin. Mais les annonces de réduction du prix des médicaments aux Etats-Unis exerçaient une forte pression baissière sur les valeurs pharmaceutiques.
Les autres places européennes et asiatiques profitaient par contre de cette annonce de trêve dans la guerre douanière que se livraient la Chine et les Etats-Unis.
Ces deux pays ont annoncé ce lundi suspendre pour 90 jours la majeure partie des droits de douane prohibitifs qu'ils s'étaient mutuellement imposés, marquant une désescalade dans leur guerre commerciale qui a ébranlé l'économie mondiale. Cette suspension prendra effet d'ici le 14 mai.
Washington et Pékin acceptent de suspendre des surtaxes de 115 points de pourcentage qu'ils s'étaient imposées ces dernières semaines, dans le cadre d'une surenchère initiée en avril par un Donald Trump dénonçant une relation commerciale déséquilibrée en faveur de la Chine.
"Comme le montre l'histoire de l'accord de la phase 1 de 2020, tout nouvel accord nécessitera un suivi rigoureux - la Chine avait promis 200 milliards de dollars d'achats mais n'a pas tenu ses promesses, ce qui constitue un rappel prudent pour les investisseurs d'aujourd'hui", a averti John Plassard de Mirabaud Banque dans un commentaire.
Peu avant 10h40, l'indice vedette SMI reculait de 0,28% à 12'050,32 points, après avoir ouvert en hausse de 0,34%. Le SLI gagnait 0,43% à 1984,82 points, alors que le SPI perdait 0,13% à 16'524,84 points.
Dans un marché globalement dans le vert, les valeurs pharmaceutiques buvaient toujours la tasse. Lonza (-3,4%) affichait les plus grandes pertes, suivi par Roche (-3,0%) et Novartis (-2,8%). Sandoz (-1,7%) était également à la peine après les annonces du président américain Donald Trump sur des baisses tarifaires. Le locataire de la Maison Blanche a en effet indiqué qu'il signerait ce lundi un décret qui, selon lui, permettra de réduire les prix des médicaments sur ordonnance aux Etats-Unis de 30% à 80%.
Le troisième poids lourd du marché, Nestlé (-1,8%), suivait le mouvement baissier et accentuait ses pertes.
Portés par la trêve dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, le fabricant d'accessoires informatiques Logitech (+6,4%) signait la plus forte progression, suivi par le logisticien Kühne+Nagel (+5,3%).
Les deux valeurs du luxe Richemont (+5,1%) et Swatch Group (+4,6%) profitaient aussi des espoirs de détente sur le dossier de la guerre commerciale.
Sur le marché élargi, Clariant (+1,4%) ralentissait la cadence. Après le géant français des hydrocarbures TotalEnergie et le chimiste allemand BASF, Dow Europe, filiale du géant américain de la chimie Dow, poursuit à son tour le chimiste bâlois de spécialités, lui réclamant près de 767 millions d'euros devant le tribunal allemand de Munich.
Tecan (+3,8%) était toujours recherché par les investisseurs. L'équipementier de laboratoires a reconduit sa feuille de route à plus ou moins brève échéance, au sortir d'un premier trimestre placé sous le signe de la contraction. Les recettes de janvier à fin mars se sont, comme prévu, érodées d'environ 5% en monnaies locales.
Aevis (-1,1%) reculait par contre. Le chiffre d'affaires consolidé de la société d'investissement a augmenté de 17% à 329,7 millions de francs suisses au premier trimestre. Les divisions opérationnelles du groupe Swiss Medical Network et MRH Switzerland ont réalisé une croissance organique de 3,2%.
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