Zurich (awp) - La Bourse suisse débutait la séance dans le rouge vendredi, dans le sillage des marchés américains affectés par la vigueur de l'inflation aux Etats-Unis. Les investisseurs sont aussi quelque peu refroidis par une certaine mollesse de la part de la banque centrale européenne (BCE).

"La BCE a quelque peu déçu les investisseurs en ne reconnaissant pas les difficultés économiques de la zone euro et en évitant de clarifier une orientation précise sur les taux", commente John Plassard de Mirabaud Banque. Malgré une quatrième réduction de taux d'un quart de point et un signal d'assouplissement implicite, l'expert qualifie la politique monétaire de l'institution de "fade et sans saveur."

A l'inverse, sa consoeur de chez Swissquote, Ipek Ozkardeskaya estime que le discours de la présidente de la BCE Christine Lagarde avait "une saveur plutôt offensive". D'autant plus que les perspectives, marquées par une nouvelle révision à la baisse des prévisions de croissance pour la zone euro sont "préoccupantes", souligne Frank Sohlleder chez ActivTrades. De quoi "nourrir l'espoir d'un nouveau relâchement des rênes monétaires pour soutenir l'économie au cours des prochains trimestres", abondent les analystes de la Landesbank Baden-Württemberg (LBBW).

La Banque nationale suisse (BNS) a quant à elle surpris par la vigueur avec laquelle elle a accentué sa politique monétaire accommodante, en abaissant son taux directeur de 0,5 point de pourcentage à 0,5%, commentent les experts de LBBW, soulignant le fait que le patron de la BNS, Martin Schlegel, a une nouvelle fois émis la possibilité de passer à des taux d'intérêt négatifs en cas de nécessité.

Plusieurs données macroéconomiques sont à l'agenda ce jour en Europe et aux Etats-Unis. L'Allemagne annonce une chute de 2,8% de ses exportations en octobre, le Royaume-Uni voit son PIB se contracter de 0,1% le même mois et la France affiche une inflation quasi stable en novembre. On attendait encore la production industrielle en zone euro, tandis que Paris promettait de dévoiler le nom de son nouveau Premier ministre. Outre-Atlantique, ce sont les prix à l'importation qui retiendront l'attention.

Vers 09h10, l'indice SMI reculait de 0,15% à 11'697,87 points, le SLI perdait 0,05% à 1941,75 points et le SPI lâchait 0,13% à 15'595,2 points. Parmi les 30 valeurs vedettes, 12 évoluaient dans le rouge, 16 dans le vert et Geberit et Sika restaient stables.

Swiss Re prenait la tête du classement (+2,1%). Le réassureur a présenté ses nouveaux objectifs de croissance pour l'an prochain à l'occasion de sa journée des investisseurs, visant notamment un bénéfice net supérieur à 4,4 milliards de dollars, une baisse de ses dépenses et un dividende en croissance de 7% par an sur les trois prochaines années.

A l'autre bout du tableau, juste avant la lanterne rouge Swatch (-1,0%), Roche faisait triste mine (-0,9%), après avoir annoncé l'obtention d'un marquage européen pour son système d'analyse Cobas et une homologation dans l'UE pour son traitement ophtalmique phare Vabysmo en seringue préremplie.

Les autres poids lourds de l'indice, Novartis (-0,2%) et Nestlé (-0,2%) ne faisaient guère mieux.

Hors SMI, SoftwareOne bondissait (+6,7%) après avoir indiqué se trouver en négociations avancées avec la société norvégienne Crayon Group en vue d'une fusion, se faisant l'écho d'informations de presse.

Le laboratoire dermatologique Galderma était dans le vert aussi (+0,2%) suite à l'obtention d'un avis positif du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) quant à une homologation dans l'Union européenne du némolizumab dans les indications contre la dermatite atopique et le prurigo nodulaire.

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