Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait pâtir vendredi de l'attaque menée par Israël contre des installations militaires et nucléaires en Iran, alors que Téhéran a lancé une première riposte. La veille Wall Street avait terminé dans le vert, malgré de nouvelles inquiétudes liées à la politique commerciale du président américain Donald Trump.

Israël a mené vendredi des frappes contre l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique. Les attaques aériennes ont notamment ciblé un site d'enrichissement d'uranium. L'une d'elles a entraîné la mort du chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime, le général Hossein Salami.

Cette attaque intervient au moment où les négociations entre les Etats-Unis et la République islamique sur le nucléaire iranien sont dans l'impasse. Les craintes d'une frappe imminente d'Israël contre des sites iraniens grandissaient depuis quelques jours. Selon une source militaire israélienne, Israël a mené "des dizaines" de frappes sur des installations du programme nucléaire iranien et d'autres sites militaires à travers la pays.

Téhéran n'a pas tardé à riposter en lançant vers Israël une centaine de drones, lesquels ont été observés en Irak.

Si l'offensive menée par Tsahal était attendue, elle n'en a pas moins affecté les marchés financiers. Les bourses asiatiques comme à Tokyo ou Hong Kong ont déjà montré des signes de faiblesse durant la nuit. Les futures américains laissent d'ores et déjà entrevoir une réaction négative du côté de Wall Street.

Les cours du pétrole eux s'envolaient. Vers 08h10, le prix du baril de Brent bondissait de 7% à 74,24 dollars et celui du tonneau de Light Sweet Crude étasunien de 7,7% à 73,30 dollars. "La perspective d'une extension du conflit au Proche-Orient menace de perturber le détroit d'Ormuz, une voie cruciale pour environ 20% des flux mondiaux de pétrole," note l'agrégateur de données économiques Trading Economics.

Valeur refuge par excellence, l'or voyait aussi son prix prendre l'ascenseur, gagnant 1,1% à 3426,23 dollars l'once et se rapprochant de son record de 3500 dollars atteint en avril dernier.

En Suisse, le Swiss Market Index (SMI) se préparait à ouvrir en chute, le SMI affichant à 08h12 une dégringolade de 1,35% à 12'157,53 points, selon les calculs avant-Bourses de la banque Julius Bär. L'ensemble des vingt valeurs constitutives de l'indice phare se paraient de rouge.

Traité hors dividende de 4,40 francs suisses, le fabricant d'aides auditives Sonova (-2,9%) héritait de la lanterne rouge, derrière le géant genevois du luxe Richemont (-2,4%), le fabricant valdo-californien de périphériques et accessoires informatiques Logitech (-2,3%) et le numéro un bancaire helvétique UBS (-2,1%).

Les trois poids lourds de la cote, Novartis, Roche et Nestlé n'échappaient pas à la curée, les deux géants pharmas bâlois cédant 1% et le numéro un mondial de l'alimentation abandonnant 1,5%.

La défensive Swisscom (-0,8%) jouait pleinement son rôle, le titre de l'opérateur historique se montrant le plus résistant, devant Geberit (-1%) et Lonza (-1%).

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