Zurich (awp) - La Bourse suisse hésitait toujours à adopter une direction mardi à l'approche de la mi-journée, au lendemain de l'investiture de Donald Trump comme 47e président des Etats-Unis d'Amérique. Le fantasque milliardaire a pour son retour à la Maison Blanche paraphé d'emblée une kyrielle de décrets, prévoyant notamment des droits de douanes punitifs à l'encontre du Canada et du Mexique, en plus du retrait tant de l'accord de Paris sur le climat que de l'Organisation mondiale de la santé.
"Nous ne croyons pas que les droits de douanes escomptés suffiront à contrarier la croissance US ou une poursuite de l'atténuation de l'inflation, laissant ainsi champ libre à la Fed pour abaisser ses taux de 50 points de base sur l'année en cours," assure Mark Haefele, chez UBS Global Wealth Management.
"Production de pétrole augmentée, aucune indication sur un soutien aux cryptomonnaies et tarifs douaniers contre le Mexique et le Canada: voilà pour les investisseurs les trois points clés du discours inaugural de Trump," égraine de son côté Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.
"Bienvenue à l'ère Trump 2.0, au cours de laquelle les investisseurs se verront servir une solide rasade d'adrénaline, de volatilité et d'imprédictibilité," abonde sa consoeur Ipek Ozkardeskaya, chez Swissquote.
Le climat économique européen ou l'inflation canadienne épinglée à l'ordre du jour risquent d'être dans ce contexte relégués en arrière fond. "Il est désormais vain de consulter l'agenda économique (...) pour prédire les mouvements des marchés, un commentaire de Trump pouvant tomber à chaque instant et tout chambouler," poursuit l'analyste vedette de la banque en ligne glandoise.
Vers 11h00, le Swiss Market Index (SMI) égarait 0,04% à 12'031,78 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,04% à 1995,67 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,01% à 16'037,27 points. Sur les trente principales valorisations, quatorze reculaient, douze progressaient et quatre orbitaient autour de l'équilibre
Le spécialiste de la dentition Straumann (+0,8%) avait cédé le flambeau aux gestionnaires d'actifs Partners Group et de marques de luxe Richemont (+0,9% chacun). Le spécialiste des lentilles oculaires Alcon et celui de l'audition Sonova s'enrobaient tous deux de 0,4%, quand les géants pharmaceutiques Lonza et Novartis s'apprécient de 0,3%. Parmi les principaux noms de la santé, seul le bon Roche (-0,4%) faisait la moue.
L'industrie lourde marquait le pas. Le chimiste de la construction Sika (-1,2%) conservait la lanterne rouge, derrière le producteur d'emballages SIG Group (-1,0%), l'équipementier de salles de bain Geberit (-0,8%), le mastodonte des matériaux de construction Holcim (-0,7%) ou encore le conglomérat d'électrotechnique zurichois ABB (-0,5%).
Le paquebot alimentaire veveysan Nestlé était retourné à quai.
Sur le marché élargi, le fournisseur de solutions de communication en milieu hospitalier Ascom décrochait de 20% à 3,36 francs suisses, dans le sillage d'un avertissement sur résultats pour 2024.
L'apothicaire en ligne DocMorris (-5,4%) a manqué de peu les attentes des analystes avec sa performance 2024, et pâtit de la comparaison avec son grand rival Redcare.
Le détaillant et restaurateur pour voyageurs Avolta (+0,4%) a pris pied en Tunisie, avec pas moins de 15 concessions ventilées sur cinq aéroports.
Côté bonnes surprises, le constructeur de machines de câblage Komax (+10%) a un peu moins souffert que prévu l'an dernier. Le distributeur de matériel et logiciels informatique Also (+2,4%) a aussi laissé des plumes en 2024, mais promet à ses actionnaires une rémunération relevée.
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