Zurich (awp) - La Bourse suisse connaissait mardi une entame de séance contrastée, au sortir du week-end prolongé de la Pentecôte. Une majorité des valeurs vedettes jouissaient d'un vent de poupe, mais le plongeon de l'action UBS suffisait à maculer de rouge la performance d'ensemble.

Wall Street avait mollement salué la veille la reprise à Londres des tractations entre Washington et Pékin autour de l'irritante question des droits de douane.

"La réaction des marchés se limite pour l'heure à un renforcement du dollar et à une hausse des prix du pétrole. Cette combinaison fait que les places boursières retiennent leur souffle dans l'attente d'une véritable percée dans les négociations," observe Frank Sohlleder pour Activtrades.

L'agenda conjoncturel du jour se borne peu ou prou à un relevé du chômage outre-Manche, à la confiance des investisseurs européens en juin, ainsi qu'aux investissements étrangers directs en Chine en mai.

En Suisse, le climat de consommation est demeuré maussade en mai, nonobstant une cosmétique embellie.

A 09h15, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,16% à 12'342,37 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,36% à 2012,33 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,17% à 17'013,10 points. Si moins d'un tiers des valeurs vedettes lâchait du lest, la chute d'UBS (-6,0% à 26,22 francs suisses) expliquait en bonne partie la contre-performance d'ensemble.

Le titre de la banque aux trois clés s'était étonnamment envolé vendredi, dans le sillage de l'annonce attendue du paquet de mesures additionnelles appliquées aux établissements bancaires jugés systémiques en Suisse. Le volet sur les fonds propres notamment a suscité l'ire des responsables du résident de la Bahnhofstrasse.

La déconvenue d'UBS éclaboussait aussi le gestionnaire de fortune Julius Bär (-1,0%).

Les gains du spécialiste des ressources humaines Adecco (+1,6%), de l'équipementier de pompes à vides VAT Group (+1,4%) ou encore du béhémoth des matériaux de construction Holcim (+1,1%), dopé par la recommandation à l'achat de son titre formulée par Barclays, ne suffisaient guère à compenser le trou d'air.

Le fournisseur de l'industrie chirurgico-dentaire Straumann (+1,2%) va biffer jusqu'à 250 postes sur son site bernois de Villeret, sur l'autel d'une délocalisation partielle de sa production vers l'Empire du Milieu.

La répétition dans les colonnes du Temps de propos récemment tenus par son patron dans les pages de la NZZ ne suffisait pas à mettre en branle le paquebot alimentaire Nestlé (stable).

Le poids lourds pharmaceutique Roche (stable) ne réagissait pas non plus à l'homologation en Suisse d'une nouvelle formulation pour l'un de ses traitements emblématiques. Son homologue Novartis (+0,8%) par contre prenait de la hauteur, sans indications particulières.

Le géant de l'inspection et de la certification SGS (+0,1%) poursuit ses emplettes, avec l'acquisition d'un spécialiste néerlandais des accidents environnementaux.

Sur le marché élargi, le laboratoire en difficulté Idorsia (+1,2) se dote d'une directrice générale, suite au départ à la retraite du titulaire.

Son homologue Molecular Partners (+0,3%) coupe drastiquement dans ses effectifs, avec pour objectif revendiqué de préserver sa trésorerie.

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