PARIS, 24 janvier (Reuters) - La France ne devrait pas pouvoir échapper à un nouveau confinement en raison de la circulation sur le territoire de nouveaux variants du coronavirus, a prévenu dimanche le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.

Les nouveaux variants découverts au Royaume-Uni et en Afrique du Sud "changent complètement la donne depuis trois semaines", a-t-il dit sur BFM.

La France est un des pays en Europe avec la meilleure situation sanitaire mais cela ne va pas pouvoir perdurer en raison de la circulation rapide des variants du coronavirus dans le pays, a expliqué Jean-François Delfraissy.

Le virus détecté au Royaume-Uni représenterait déjà entre 7% et 9% des contaminations dans certaines régions françaises et ce taux pourrait atteindre jusqu'à 15% dans les semaines qui viennent, a-t-il expliqué.

"On se rend compte que si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous trouver dans une situation extrêmement difficile dès la mi-mars", a averti Jean-François Delfraissy.

"Tout pousse à ne pas rester comme on est pour l'instant", a-t-il poursuivi. "Il faudra aller probablement vers un confinement".

Le président du Conseil scientifique n'a pas précisé quel type de confinement pouvait être envisagé - un confinement strict comme en mars dernier ou plus allégé comme en novembre.

"C'est au politique de décider. Nous sommes dans une semaine critique", a-t-il dit.

Interrogé sur une fermeture éventuelle des établissements scolaires, Jean-François Delfraissy a évoqué la possibilité d'adapter les vacances scolaires de février.

"On peut avoir des vacances scolaires peut-être d'une semaine de plus, peut-être en les regroupant", a-t-il dit.

"Et donc qu'on puisse se retrouver en parallèle avec mettons une forme de confinement qui serait à décider par le politique, en même temps des vacances qui finalement réduisent la présence à l'école et se retrouver début mars dans de meilleures conditions pour rouvrir les écoles", a poursuivi Jean-François Delfraissy.

Les congés scolaires doivent commencer le 6 février pour la zone A et se terminer le 1er mars pour la zone C.

Concernant la campagne de vaccination contre le COVID-19, le président du Conseil scientifique a estimé que l'objectif du gouvernement de vacciner l'ensemble des Français d'ici l'été n'était pas atteignable.

"Je pense que nous n'aurons pas vacciné l'ensemble des Français pour l'été", a-t-il dit, évoquant pour sa part une proportion de l'ordre de 40% de la population française vaccinée à cette échéance.

(Blandine Hénault)