L'attention reste focalisée sur le projet de réforme fiscale du président américain Donald Trump, qui devrait être voté cette semaine au Congrès et qui, selon les investisseurs, pourrait ajouter environ 3 800 milliards de dollars à la dette américaine, déjà élevée à 36 000 milliards de dollars.
Le pessimisme des investisseurs après la dégradation de la note de crédit des États-Unis par Moody's la semaine dernière a laissé les marchés quelque peu apathiques, alors que le discours « Sell America » gagne du terrain et que le billet vert oscille près de son plus bas niveau en deux semaines par rapport aux autres grandes devises.
Les investisseurs ont également cherché des alternatives en dehors des États-Unis, estimant que le pays ne serait pas épargné en cas de récession mondiale provoquée par la politique commerciale erratique de M. Trump.
« Nous restons dans l'incertitude et l'inquiétude quant à la croissance et à la capacité du gouvernement américain à augmenter sa dette », a déclaré Vis Nayar, directeur des investissements chez Eastspring Investments à Singapour.
« Nous ne nous attendons pas à un retour à la normale et à un renforcement du dollar, mais à plus long terme, tout cela conduira à une diversification vers ces pays émergents. »
La réticence des investisseurs à acheter des actifs américains était évidente mercredi après que le département du Trésor américain a constaté une demande modérée pour la vente de 16 milliards de dollars d'obligations à 20 ans, ce qui a fait grimper les rendements obligataires.
Le rendement des obligations du Trésor à 30 ans est resté supérieur à 5 % après avoir atteint son plus haut niveau en un an et demi plus tôt dans la journée en Asie.
Cela a pesé sur les actions asiatiques, l'indice MSCI, qui regroupe les actions de la région Asie-Pacifique hors Japon, reculant de 0,5 %, tout en restant proche du plus haut niveau atteint lors de la séance précédente, son plus haut niveau en sept mois.
Le Nikkei japonais a reculé de 0,7 % en raison du raffermissement du yen. L'indice de référence chinois a glissé de 0,2 %, tandis que l'indice Hang Seng de Hong Kong a reculé de 0,8 % en début de séance.
Toutefois, les analystes ont déclaré que le sentiment du marché avait été soutenu ces derniers temps par des données économiques indiquant une certaine résilience face à l'incertitude commerciale provoquée par les salves tarifaires de M. Trump.
Cela pourrait être mis à l'épreuve avec la publication, plus tard dans la journée, des enquêtes sur l'activité économique au Japon, dans la zone euro et aux États-Unis.
Les progrès modestes réalisés à ce jour dans les négociations commerciales ont également maintenu les investisseurs dans un état de nervosité.
L'attention se portera également sur la réunion du Groupe des Sept au Canada, où les ministres des Finances ont donné une tournure positive aux discussions visant à parvenir à un accord sur un communiqué commun couvrant en grande partie les questions non tarifaires.
Les investisseurs ont également cherché des indices laissant entendre que les marchés des devises pourraient faire partie des négociations commerciales, bien que les États-Unis et le Japon aient convenu mercredi que le taux de change dollar-yen reflétait actuellement les fondamentaux.
Dans le même temps, le bitcoin a progressé pour la cinquième séance consécutive et a atteint un nouveau record de 110 636,58 dollars, la cryptomonnaie la plus précieuse au monde se remettant de la chute provoquée le mois dernier par les droits de douane. Elle a finalement clôturé en hausse de 1,5 %.
Les prix du pétrole ont reculé jeudi, après une forte hausse lors de la séance précédente, les augmentations inattendues des stocks américains de brut et de carburant ayant suscité des inquiétudes quant à la demande.
Les cours de l'or ont légèrement augmenté pour la quatrième séance consécutive, soutenus par un dollar plus faible et une demande de valeurs refuges.
