Le Nikkei japonais a bondi de 2 %, atteignant son plus haut niveau depuis le 25 février, et Taiwan, fortement dépendant des technologies, a également progressé de 2 %, tandis que les actions chinoises ont légèrement augmenté en début de séance.
L'indice MSCI, qui regroupe les actions de la région Asie-Pacifique hors Japon, a ainsi atteint son plus haut niveau en six mois. Le S&P 500 a progressé de plus de 3 % et le Nasdaq a bondi de 4,3 % après que les États-Unis et la Chine ont convenu de réduire leurs droits de douane pendant au moins 90 jours.
« La véritable victoire ici est le changement de ton des États-Unis et de la Chine. Des mots tels que « respect mutuel » et « dignité » marquent une rupture nette avec la rhétorique conflictuelle récente, et c'est ce que les marchés applaudissent », a déclaré Charu Chanana, stratège en chef des investissements chez Saxo à Singapour.
Les États-Unis ont déclaré qu'ils réduiraient les droits de douane imposés sur les importations chinoises de 145 % à 30 %, tandis que la Chine a annoncé qu'elle réduirait les droits de douane sur les importations américaines de 125 % à 10 %, soulageant ainsi les marchés, même si des inquiétudes persistent quant aux répercussions négatives des droits de douane sur l'économie mondiale.
Le dollar américain s'est immédiatement apprécié face au yen, à l'euro et au franc suisse après l'annonce de l'accord, mais il s'est légèrement affaibli mardi matin, conservant toutefois l'essentiel de ses gains.
Certains analystes ont souligné l'incertitude causée par les droits de douane qui restent en vigueur.
« Une désescalade était inévitable et je pense qu'il est clair que ces négociations n'aboutiront pas à des résultats durables », a déclaré Christopher Hodge, économiste en chef pour les États-Unis chez Natixis.
« En fin de compte, les droits de douane resteront nettement plus élevés et pèseront sur la croissance américaine. »
L'agence de notation Fitch a estimé que le taux tarifaire effectif des États-Unis s'élève désormais à 13,1 %, soit une baisse notable par rapport aux 22,8 % enregistrés avant l'accord, mais toujours à des niveaux qui n'avaient plus été observés depuis 1941 et bien supérieurs aux 2,3 % enregistrés à la fin de 2024.
TEST DE L'INFLATION AUX ÉTATS-UNIS
Les investisseurs vont désormais se concentrer sur les détails de l'accord et sur ce qui se passera après 90 jours, mais avant cela, l'attention se portera sur les données sur l'inflation aux États-Unis qui seront publiées mardi.
« Si nous assistons à une nouvelle série de chiffres de l'IPC en baisse, cela pourrait permettre aux traders de se recentrer sur la politique de la Fed et la possibilité de baisses, et de freiner quelque peu le rebond du dollar », a déclaré Matt Simpson, analyste de marché senior chez City Index.
L'évolution des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine a conduit les traders à réduire leurs paris sur une baisse des taux de la Réserve fédérale, estimant que les décideurs politiques devraient être moins sous pression pour assouplir les taux d'intérêt afin de stimuler la croissance.
Les traders tablent désormais sur une baisse de 57 points de base cette année, contre plus de 100 points de base au plus fort de l'inquiétude suscitée par les droits de douane à la mi-avril.
Les rendements des bons du Trésor américain ont atteint lundi leur plus haut niveau en un mois et se maintenaient à ce niveau mardi en début de séance. Le rendement à deux ans s'établissait à 3,9873 %, tandis que le rendement de référence à 10 ans s'inscrivait à 4,4512 %.
Dans le domaine des cryptomonnaies, le bitcoin a reculé de 0,5 % mardi, à 102 146 dollars, mais est resté au-dessus du seuil clé des 100 000 dollars franchi la semaine dernière.
Les cours du pétrole ont légèrement reculé mardi après avoir atteint leur plus haut niveau en deux semaines lors de la séance précédente, grâce à l'optimisme suscité par l'accord commercial, tandis que les cours de l'or sont restés stables après avoir baissé de 2 % lundi, les investisseurs ayant quitté certains refuges.
