Un regard sur les marchés américains et mondiaux à venir par Samuel Indyk
L'année exceptionnelle des marchés boursiers américains a pris un peu de souffle jeudi, ce qui était peut-être attendu après un rallye qui a conduit le Nasdaq à 20 000 pour la première fois cette semaine et le S&P 500 à un nouveau record.
Les gains ont été alimentés par l'optimisme concernant l'intelligence artificielle et les attentes en matière de réduction des taux, l'attention se tournant à présent vers la dernière réunion de politique générale de la Réserve fédérale de l'année, qui débutera mardi prochain.
La banque centrale est susceptible de faire suivre la réduction de 25 points de base du taux d'intérêt de novembre d'une autre réduction de la même ampleur, portant le taux des fonds fédéraux à 4,25 %-4,5 %.
Mais ce qui intéressera le plus les marchés, c'est l'orientation que la Fed entend donner à ses taux en 2025.
La victoire électorale de Donald Trump le mois dernier a laissé les investisseurs avec beaucoup de questions sur l'économie en 2025.
Trump va-t-il imposer des droits de douane généralisés sur les importations américaines ? Ces droits de douane auront-ils un effet inflationniste ? Et comment la Fed réagira-t-elle ?
Pour l'instant, les marchés tablent sur deux nouvelles baisses d'un quart de point en 2025, en supposant que la Fed abaisse ses taux mercredi.
Si la Fed abaisse ses taux d'intérêt la semaine prochaine, cela signifiera un assouplissement total de 100 points de base cette année, soit le même montant que la Banque centrale européenne (BCE) en 2024, après avoir abaissé les coûts d'emprunt jeudi pour la quatrième fois.
Mais si la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a laissé la porte ouverte à de nouvelles baisses de taux l'année prochaine, elle a refusé de s'engager sur une trajectoire de taux particulière, ce qui a laissé certains investisseurs perplexes.
Les marchés ont parié que la banque centrale de la zone euro réduirait ses taux à chaque réunion au cours du premier semestre de l'année prochaine, voire plus rapidement, l'inflation étant de nouveau proche de l'objectif et la croissance restant faible.
Ces attentes n'ont guère changé après la décision de jeudi, le taux de dépôt étant ramené à environ 1,75 % d'ici à la fin de l'année prochaine.
La BCE n'a pas été la seule à se produire cette semaine, les banques centrales suisse et canadienne ayant toutes deux opté pour des baisses de taux de 50 points de base.
La semaine prochaine, outre la Fed, les banques centrales de Suède, de Norvège, de Grande-Bretagne et du Japon annonceront également leurs décisions politiques.
En raison de la situation mondiale des taux d'intérêt, le Dollar Index est en passe de gagner 1 % cette semaine, ce qui représente sa plus forte hausse hebdomadaire depuis un mois et sa neuvième semaine positive en 11 ans. La monnaie américaine s'est appréciée par rapport à toutes ses principales contreparties cette année.
Le S&P 500 se rapproche de ses récents sommets et est en passe de réaliser des gains annuels de plus de 20 % pour la deuxième année consécutive, les contrats à terme de vendredi annonçant une ouverture en hausse, emmenés une fois de plus par le Nasdaq, un indice à forte composante technologique.
Cette fois, c'est Broadcom qui mène la danse après que la société de semi-conducteurs a prévu un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux estimations de Wall St jeudi après les heures de bourse, prédisant une demande en plein essor pour ses puces d'intelligence artificielle personnalisées. Les actions sont en hausse de 14 % avant le marché.
Les principaux développements qui devraient orienter les marchés américains plus tard dans la journée de vendredi :
* Prix des importations et des exportations américaines