Washington (awp/afp) - Les Bourses européennes ont eu les yeux rivés jeudi sur les politiques des banques centrales, notamment la BCE qui a baissé ses taux, tandis que Wall Street a terminé sans direction claire, à l'issue d'une séance volatile, et en l'absence de développements majeurs sur la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.

La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d'affilée: le taux de dépôt, qui fait référence, a été réduit de 0,25 point, à 2,25%, un niveau qui n'est plus jugé pénalisant pour l'économie.

Dans ce contexte, Paris a cédé 0,60%, Milan 0,24% et Francfort 0,49%. Londres a terminé à l'équilibre (+0,00%). A Zurich, le SMI a gagné 0,54%.

"Les marchés ne peuvent pas s'enthousiasmer sur une baisse des taux largement attendue, alors que les tensions commerciales actuelles provoquent un manque de visibilité extrêmement fort", tranche Jeanne Asseraf-Biton, directrice recherche et stratégie chez BFT.

Aux Etats-Unis, le Dow Jones a lâché 1,33%, l'indice Nasdaq s'est effrité de 0,13% et l'indice élargi S&P 500 a grappillé 0,13%, à l'issue d'une séance en dents de scie.

"Nous n'avons pas entendu grand-chose de Washington ou de la Chine concernant de nouveaux développements dans la guerre commerciale", explique M. Cardillo.

De fait, "le marché est clairement dans l'expectative" en ce qui concerne les droits de douane, détaille auprès de l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. "La Maison Blanche tente d'être optimiste quant à de possibles accords", ajoute l'analyste.

Donald Trump s'est dit sûr "à 100%" qu'un accord sur les droits de douane avec l'Union européenne sera conclu, en recevant jeudi la dirigeante italienne Giorgia Meloni, pressée par Bruxelles de parler au nom des Vingt-Sept.

La présidente du Conseil italien a parlé d'une même voix au début de la rencontre à Washington, se disant elle aussi "certaine" qu'un accord sera trouvé.

Par ailleurs, Tokyo a entamé mercredi à Washington des négociations sur les massives surtaxes douanières imposées par les Etats-Unis, et réclame un accord "au plus vite", avant la fin du délai de 90 jours que Donald Trump a accordé la semaine dernière au monde entier sur les droits de douane "réciproques", à l'exception de la Chine.

Le pétrole et le dollar avancent ___

Les cours du pétrole ont bondi jeudi poussés par l'espoir de négociations concernant la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis, mais aussi par les nouvelles sanctions américaines sur l'offre iranienne.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, s'est envolé de 3,20% à 67,96 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, a aussi franchement progressé, de 3,54% à 64,68 dollars.

Cette hausse importante est principalement due à "des progrès réalisés (...) dans les négociations" entre les États-Unis et d'autres pays sur la question des droits de douane, notamment avec le Japon, commente auprès de l'AFP Robert Yawger, de Mizuho USA.

En outre, les cours étaient aussi poussés par l'annonce mercredi de sanctions américaines contre une nouvelle raffinerie indépendante en Chine, accusée de transformer illégalement du pétrole iranien.

Selon le département d'Etat américain, les sanctions visent l'entreprise Shandong Shengxing Chemical Co, accusée d'avoir acheté pour plus d'un milliard de dollars de pétrole venu d'Iran.

Côté changes, vers 18H55 GMT, le billet vert récupérait 0,27% à l'euro, à 1,1368 dollar, pour les mêmes raisons que le pétrole.

Siemens Energy brille ___

Siemens Energy (+10,08% à Francfort), a relevé ses prévisions annuelles, après avoir fait état d'un solide deuxième trimestre de son exercice décalé, dans un communiqué de résultats préliminaires publié mercredi.

Unitedhealth dévisse ___

L'assureur santé américain Unitedhealth a dévissé de 22,38% après avoir annoncé un abaissement surprise de ses prévisions pour l'exercice en cours, face à une hausse de ses coûts. Au premier trimestre, l'entreprise a fait moins bien qu'attendu par les analystes, avec notamment un bénéfice net par action de 7,20 dollars.

D'autres noms du secteur ont emboîté le pas de UnitedHealth, à l'instar de Humana (-7,40%) ou d'Elevance Health (-2,42%).

afp/rp