Washington (awp/afp) - Les bourses mondiales ont globalement reculé lundi, attentistes au démarrage d'une semaine qui s'annonce mouvementée, avec l'élection présidentielle aux Etats-Unis et des réunions de banques centrales.

En Europe, la Bourse de Paris a perdu 0,50%, Francfort a baissé de 0,56% et Milan de 0,39%, quand Londres a terminé proche de l'équilibre, à +0,09%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,59%.

A Wall Street, le Dow Jones a abandonné 0,61%, l'indice Nasdaq a perdu 0,33% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,28%.

"On assiste à des prises de bénéfices (...) à l'approche de ce qui est peut-être la semaine la plus chargée de l'année", a commenté auprès de l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

A quelques heures de l'élection américaine qui s'annonce particulièrement serrée, "il y a beaucoup de craintes qui s'accumulent", ajoute l'analyste.

"Les marchés réintègrent la potentialité d'une victoire démocrate" à l'élection présidentielle américaine, affirme Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM interrogé par l'AFP.

Lundi, les Bourses ont réagi à un sondage publié par le quotidien Des Moines Register, donnant la candidate démocrate en tête face à l'ancien président en Iowa, un état où Donald Trump a remporté la victoire à chacune des dernières élections.

Cette remontée de Kamala Harris dans les sondages a fait chuter le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans à 4,29%, contre 4,38% vendredi en clôture. Plus tôt dans la journée, ils étaient descendus à 4,27%.

"Il va y avoir beaucoup de va-et-vient sur le marché (...) jusqu'à ce que le vainqueur soit annoncé", a estimé M. Sarhan.

Wall Street "espère un résultat clair et qu'il n'y ait pas de contestation, car les marchés aiment la certitude", a-t-il ajouté.

Côté devises, "la baisse des probabilités, au cours du week-end, d'une victoire de Donald Trump a déclenché un mouvement de vente sur le dollar" lundi, commente Kelvin Wong, analyste d'Oanda.

Vers 19H00 GMT, la devise américaine baissait de 0,49% par rapport à l'euro, à 1,0887 dollar, et s'inclinait de 0,25% face à la livre, à 1,2957 dollar.

Par ailleurs, le vainqueur de la présidentielle ne sera sans doute pas encore connu lorsque débutera la réunion du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi matin. Il ne le sera peut-être pas non plus lorsqu'elle s'achèvera jeudi à la mi-journée, et que le président de l'institution, Jerome Powell, tiendra sa conférence de presse.

Une baisse d'un quart de point de pourcentage est majoritairement attendue, ce qui ferait tomber les taux directeurs de la Fed dans la fourchette de 4,50-4,75%. Une première baisse des taux avait été décidée en septembre, pour la première fois depuis mars 2020, d'un demi-point de pourcentage.

Avant l'élection américaine, "le marché boursier se fige comme un lapin devant un serpent", observe Konstantin Oldenburger pour CMC Markets. "L'incertitude et la nervosité règnent parmi les investisseurs."

Vonovia voit rouge ___

Le numéro un allemand de l'immobilier dévoile ses résultats du troisième trimestre mercredi. Lourdement endetté pendant des années, contraint à de multiples dévaluations de son portefeuille immobilier, Vonovia s'apprête désormais à présenter une nouvelle stratégie pour croître de nouveau, selon un article du magazine allemand Wirtschaftswoche.

Le titre a terminé en baisse de 1,82% à Francfort lundi.

Eni encaisse un très gros chèque ___

Le géant italien des hydrocarbures Eni (-0,09% à Milan à la clôture) a annoncé avoir encaissé 1 milliard de dollars grâce à la cession de 100% de ses champs pétroliers de Nikaitchuq et d'Oooguruk au large de l'Alaska au groupe pétrolier américain Hilcorp.

L'Opep+ profite aux pétrolières ___

Les cours du pétrole ont encore pris de la hauteur lundi, raffermis notamment par un report de l'augmentation de production de l'alliance Opep+.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'est apprécié de 2,71%, pour clôturer à 75,08 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en décembre a lui pris 2,85%, à 71,47 dollars.

De quoi pousser les valeurs pétrolières: BP a gagné 1,00% et Shell +0,58% en clôture à Londres. A Paris, TotalEnergies a terminé en hausse de 0,31%.

A Wall Street, ExxonMobil (+3,18%), Chevron (+0,59%), EOG Resources (+1,73%) et ConocoPhillips (+0,95%) ont tous terminé dans le vert.

afp/rp