Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes mondiales tirent vers le rouge vendredi, entre prises de bénéfices après les records liés à l'élection de Donald Trump et les inquiétudes quant à la capacité de la Chine de contrer l'effet Trump sur son économie.
Vers 13H10 GMT, la Bourse de Paris cédait 0,87%, Francfort 0,75%, Londres 0,57% et Milan 0,43%. A Zurich, le SMI cédait 0,67%.
Wall Street est attendue en très légère baisse à l'ouverture, d'après les contrats à terme des trois principaux indices, des prises de bénéfices étant à prévoir après la série de records enregistrées par les marchés d'actions à New York suite à la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine.
"La réaction des marchés aux résultats des élections américaines" s'est d'abord faite "de manière caricaturale en faveur des Etats-Unis et au détriment de l'Europe, avec un biais sectoriel marqué", souligne Caroline Lamy, responsable de la gestion actions chez Crédit Mutuel AM.
Mais "les transactions liées à Trump sont en train de se dénouer", explique Neil Wilson, analyste chez Finalto, avec notamment une stabilisation du dollar et un retour au calme sur les marchés d'action avec des prises de bénéfices.
"Les tarifs douaniers imposés par Trump, qui se profilent à l'horizon, suscitent une nouvelle vague d'incertitude", pesant sur les valeurs en Europe, explique Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
Le prochain président veut faire remonter les taxes à l'importation entre 10 et 20% pour l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 60% pour ceux venant de Chine.
Par ailleurs, La Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé jeudi ses taux d'un quart de point de pourcentage, sa deuxième baisse de taux de l'année. Cette mesure place les taux dans la fourchette de 4,50 à 4,75%.
Lors de sa conférence de presse, le président de l'institution, Jerome Powell, a martelé que les membres de la Fed restaient ouverts à toute possibilité concernant la prochaine réunion, les 17 et 18 décembre.
Jeudi, la Banque d'Angleterre (BoE) a également abaissé son taux directeur d'un quart de point à 4,75% pour la deuxième fois de l'année, satisfaite de l'évolution de l'inflation.
Le luxe perd pied ___
Le géant du luxe Richemont, propriétaire de la maison Cartier, a publié vendredi des résultats inférieurs aux attentes pour son premier semestre décalé, lestés par une chute des ventes de montres en Chine. Son titre trébuchait de 4,11% à la Bourse suisse.
"L'attente est longue pour les investisseurs qui souhaitent simplement voir les autorités chinoises chiffrer le montant de la relance budgétaire qu'elles déploieront pour contrer le choc Trump", explique Ipek Ozkardeskaya.
Le luxe, particulièrement exposé à la consommation chinoise, perd pied. A Paris, Kering perdait 6,62%, LVMH 2,91% et Hermès 3,52%. A Londres, Burberry chutait de 6,94% vers 13H10 GMT.
Bitcoin et dollar profitent de "l'effet Trump" ___
La victoire de Donald Trump, champion auto-proclamé des cryptomonnaies, continue de pousser le bitcoin à de nouveaux sommets historiques. Jeudi, la star des cryptomonnaies a atteint un nouveau record, frôlant la barre des 77.000 dollars.
Vendredi vers 13H10 GMT, il se stabilisait à 76.000 dollars.
Sur le marché des changes, le dollar profite aussi de l'effet Trump malgré la baisse des taux américains par la Fed, qui avait été largement anticipée. Le programme du nouveau président des Etats-Unis s'accompagne du risque d'une inflation plus élevée, qui pourrait contraindre la Fed à ralentir le rythme et l'ampleur des baisses de taux.
Le dollar gagnait 0,33% à 1,0769 dollar pour un euro.
Le pétrole flanche ___
Le pétrole perd du terrain sous la pression anticipée d'une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, deux jours après l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
Le géant asiatique est le premier importateur de pétrole au monde et la santé de son économie influence directement les cours de l'or noir.
Vers 13H10 GMT, le Brent de la mer du Nord cédait 1,61% à 74,41 dollars le baril, et le West Texas Intermediate (WTI) perdait 1,93% à 70,96 dollars le baril.
afp/rp