Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux sont accrochés à l'offensive diplomatique américano-russe visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, poussant les indices européens à de nouveaux sommets, tandis que les matières premières restent plus calmes.
En Europe, l'indice vedette allemand DAX a terminé en hausse de 0,21%, un nouveau record à la clôture, après avoir aussi atteint un nouveau record en séance.
Londres a terminé à l'équilibre (-0,01%) et la Bourse de Paris a gagné 0,21%, évoluant tous deux proches de leurs records en clôture comme en séance.
De quoi pousser les indices paneuropéens Euro Stoxx 50 et Euro Stoxx 600 à des niveaux inédits après de nouveaux sommets en séance.
"L'optimisme des investisseurs semble rester intact", commente Konstantin Oldenburger, à CMC Markets. "Que ce soit l'inflation croissante aux États-Unis, les menaces de droits de douane de la Maison-Blanche contre l'Europe, ou une possible réorganisation des rapports de force dans l'architecture de la sécurité mondiale, (...) les investisseurs identifient des opportunités d'investissements."
Le président américain Donald "Trump a complètement changé les règles du jeu en matière de relations avec la Russie et les marchés continuent de lui accorder leur confiance pour l'instant", souligne Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.
Russes et Américains se sont entendus mardi à Ryad pour établir un "mécanisme de consultation" destiné à régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine.
"La perspective de la paix renforce les espoirs d'une reprise prolongée de l'économie européenne", poursuit Mme Brooks.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s'entretenait de son côté à Ankara avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé des pourparlers "au sujet de l'Ukraine sans l'Ukraine".
A Wall Street, les investisseurs sont de retour après un jour férié. Vers 16H45 GMT, le Dow Jones reculait de 0,14%, tandis que l'indice Nasdaq gagnait 0,04%, l'indice élargi S&P 500 avançant de 0,14%.
La défense européenne au beau fixe
"Les dépenses de défense de l'UE ont considérablement augmenté ces dernières années et ont atteint près de 2% du PIB en 2024, explique Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
Le président français a convoqué lundi une réunion d'urgence de chefs d'État et de gouvernement de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de l'Italie, de la Pologne, de l'Espagne, des Pays-Bas et du Danemark, ainsi que les chefs de l'UE et de l'OTAN, pour aborder le changement de la politique américaine sur le dossier ukrainien.
Et bien que ce "sommet d'urgence des dirigeants européens à Paris n'a pas semblé créer de consensus ni de voie claire pour l'avenir, il y a sans aucun doute une reconnaissance que les dépenses de défense européennes doivent augmenter", affirme-t-il.
Les marchés anticipent l'augmentation de ces dépenses, poussant les valeurs du secteur en Europe et, plus largement, les valeurs industrielles, note Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM.
Leonardo, géant italien de l'aérospatial et de la défense, a pris 2,16% à Milan. A Paris, le groupe de défense Thales a avancé de 2,33%.
Les matières premières dubitatives
"La réaction du marché des matières premières mérite d'être notée", mettant en évidence "l'absence de progrès concret sur les négociations" sur le dossier ukrainien, souligne Kathleen Brooks.
Le prix de l'or a grimpé mardi, l'once d'or évoluant à 2.932,37 dollars vers 16H45 GMT, soit une hausse de 1,23%. "Cela pourrait être un signe de nervosité quant à l'avenir et à un éventuel échec de l'accord de paix Ukraine/Russie", note l'analyste, l'or étant considéré comme une valeur refuge par excellence, donc très recherchée en période de troubles géopolitiques.
De leur côté, les cours du pétrole réagissaient peu, suggérant qu'à ce stade des pourparlers, "les investisseurs ne sont pas prêts à parier massivement sur une baisse des prix de l'énergie", estime M. Brooks.
Vers 16H45 GMT, le prix du baril de WTI prenait 1,25% à 7163 dollars, celui du baril de Brent de la mer du Nord 0,58% à 75,66 dollars.
Sur le marché des changes, la monnaie unique rendait 0,27% face au billet vert, à 1,0455 dollar pour un euro.
Le bitcoin lâchait 2,61% à 94.675 dollars.
afp/cw