Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent mardi, gagnées par l'inquiétude face aux hausses de tarifs douaniers promises par Donald Trump, quand le bitcoin tutoie des sommets grâce à la dérégulation défendue par le républicain.

Vers 12H30 GMT, les Bourses européennes reculaient toutes franchement. Paris perdait 1,38%, Londres 0,98% et Francfort 1,05%. Milan cédait 1,04%.

"Les investisseurs européens se préparent à l'impact d'un droit de douane de 10%" minimum sur les produits entrant aux États-Unis, une promesse de campagne du futur président, explique Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.

Elles effacent ainsi l'entièreté des nets gains qu'elles avaient pris la veille, illustration de la volatilité qui règne depuis la victoire de Donald Trump, les marchés oscillant entre espoir de baisses d'impôts et de dérégulation et craintes de protectionnisme.

Le baromètre du moral des investisseurs en Allemagne en novembre, qui a baissé de manière inattendue en novembre selon des chiffres publiés mardi (-7,4 point), n'a pas amélioré l'ambiance sur les marchés européens.

D'autant que la coalition du chancelier Olaf Scholz a explosé la semaine dernière et que des élections anticipées se tiendront en février, sur fond de crise tenace du secteur industriel de la première économie européenne.

A Wall Street, les indices devraient rester en retrait, faisant une pause après avoir cumulé les records ces derniers jours. Dans les contrats d'avant-séance, le Dow Jones perdait 0,09%, le Nasdaq 0,10% et le S&P 500 0,13% vers 12H30 GMT.

En Asie aussi, le pessimisme a gagné: Donald Trump a promis d'aller jusqu'à 60% de tarifs douaniers pour les produits chinois, ce qui ne devrait pas arranger la situation de la deuxième économie mondiale, atone depuis plusieurs mois.

Hong Kong a perdu 2,84%, Shanghai 1,39% et Shenzhen 0,65%.

D'autant que les nouvelles mesures de relance annoncées par Pékin en fin de semaine dernière - un relèvement de 780 milliards d'euros du plafond de la dette des collectivités locales - n'ont pas convaincu les marchés.

Le bitcoin tutoie des sommets

Le bitcoin évolue à des plus hauts niveaux historiques mardi, ayant même tutoyé les 90'000 dollars, à 89.968 dollars, en début de séance. Vers 12H30 GMT, l'actif atteignait 87'162 dollars.

A titre de comparaison, il s'échangeait sous les 70'000 dollars avant l'élection présidentielle du 5 novembre.

"Donald Trump démettra probablement les sceptiques des institutions gouvernementales et les remplacera par des régulateurs favorables aux cryptomonnaies", relève Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

Sous une présidence Trump, avec un Sénat dominé par le Parti républicain - également en passe d'obtenir la Chambre des représentants -, les États-Unis pourraient même adopter le bitcoin comme actif de réserve stratégique.

Côté change, le dollar continue de gagner du terrain, bénéficiant des attentes d'une politique monétaire plus restrictive en raison des risques inflationnistes du programme du futur président américain.

Vers 12H30 GMT, le billet vert gagnait 0,94% à 1,0609 dollar pour un euro. Les taux d'intérêt de l'emprunt américain de référence sur dix ans atteignaient 4,36%, contre 4,30% la veille.

Le pétrole en hausse limitée

Les cours du pétrole sont en petite hausse avec le retour d'un risque de conflit entre l'Iran et Israël, mais restent contenus par la perspective d'une offre excédentaire sur le marché pétrolier dans les mois à venir.

Vers 12H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, prenait 0,22% à 71,99 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en décembre, gagnait 0,19%, à 68,17 dollars.

ConvaTec convaincant

Le groupe de produits et technologies de santé ConvaTec, spécialisé dans la gestion des maladies chroniques, s'envolait de 20,87% vers 12H30 GMT à Londres mardi, récupérant d'une lente érosion de son titre ces six derniers mois grâce à une amélioration de ses prévisions pour cette année et la suivante.

Bayer plonge

Le géant allemand d'agrochimie et de pharmacie Bayer plongeait de 10,81% vers 12H30 GMT, après avoir accusé une perte nette de 4,18 milliards d'euros au troisième trimestre, plombé par sa division agrochimie, selon un communiqué mardi. Le groupe de Leverkusen a souffert de ventes en baisse sur le marché agricole, et surtout d'une dépréciation de 4,09 milliards d'euros dans cette division.

afp/jh