Washington (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont terminé la semaine dans le rouge vendredi, plombées par les inquiétudes autour d'une reprise de l'inflation aux Etats-Unis, tandis que dollar et rendements obligataires américains remontent.
A Wall Street, le Dow Jones a reculé de 0,99%, l'indice Nasdaq a lâché 1,36% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,95%.
En Europe, Paris a perdu 0,43%, Francfort, 0,53%, Londres 0,31%, Milan 0,18% et Zurich 0,24%.
Le très attendu rapport sur l'emploi américain en janvier a fait état vendredi d'un nouveau recul du chômage aux États-Unis, à 4,0%, contre 4,1% précédemment, alors que les analystes attendaient une stagnation.
Surtout, "le problème est que nous avons vu le salaire horaire augmenter", ce qui constitue une "préoccupation" pour les investisseurs "car il était relativement stable au cours des derniers mois", a relevé auprès de l'AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.
"L'augmentation du salaire horaire moyen (...) est de bon augure pour les dépenses de consommation" mais "peut être interprétée comme un indicateur d'inflation stable qui empêchera une nouvelle baisse des taux de la Fed", a souligné dans une note Patrick O'Hare.
Cela s'est répercuté vendredi sur les taux d'intérêt américains, qui ont flambé. A dix ans, ils atteignaient vers 22H00 GMT 4,49%, contre 4,43% la veille en clôture de la séance. Sur deux ans, ils se hissaient à 4,29%, contre 4,21% la veille.
Le dollar prenait lui 0,54% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,0328 dollar pour un euro.
Les investisseurs parient désormais massivement sur le maintien des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine lors de sa prochaine réunion en mars, dans la mesure où l'économie aura moins besoin d'être soutenue.
L'institution monétaire américaine répond à la double mission d'assurer à la fois la stabilité des prix - avec une cible d'inflation autour de 2% - et le plein emploi.
Lors de sa dernière réunion en janvier, la Fed a opté pour laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
Vendredi, les acteurs de marché ont aussi accueilli avec pessimisme le tassement de la confiance des consommateurs, selon un indicateur publié vendredi, le premier depuis l'investiture de Donald Trump.
L'indice évaluant cette confiance a reculé à 67,8% en février, contre 71,1% un mois plus tôt (chiffre révisé à la baisse), atteignant son plus bas niveau depuis juillet 2024, selon l'estimation préliminaire de l'Université du Michigan.
"De nombreux consommateurs semblent inquiets d'être à nouveau confrontés à une inflation élevée dans l'année à venir", notamment à cause de potentiels impacts négatifs des droits de douane, remarque la directrice de l'enquête, Joanne Hsu, citée dans le communiqué.
Vague de résultats d'entreprises
Parmi les autres éléments d'attention des investisseurs: la saison des résultats qui continue de battre son plein.
Aux États-Unis, Amazon a reculé de 4,05% à Wall Street. Le groupe de Seattle (Washington) a certes quasiment doublé son bénéfice net à 20 milliards de dollars au quatrième trimestre, mais il risque d'être rattrapé par un contexte économique moins favorable début 2025.
En Europe, le géant des cosmétiques L'Oreal a lâché 3,54% après avoir publié un bénéfice net pour 2024 en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d'euros, des ventes en progression de 5,6% à 43,5 milliards d'euros et une marge d'exploitation "record" de 20%. Les analystes ont qualifié cependant ces résultats de "mitigés".
Le constructeur de bolides de luxe Porsche AG a reculé de 7,19%, décevant par ses prévisions pour 2025 publiées jeudi après la clôture. Le groupe allemand veut investir pour faire face à un recul de ses ventes et étendre sa gamme de véhicules à moteurs thermiques ou hybrides.
Le gaz en hausse
Le cours du gaz européen s'affiche en hausse vendredi, poussé par les attentes d'une météo plus froide à venir et sur une tendance à la hausse en raison de réserves inférieures à celle des années précédentes en Europe.
Vers 22H15 GMT, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, gagnait 2,71%, à 55,72 euros le mégawattheure (MWh).
Le pétrole a augmenté vendredi, après plusieurs séances en recul, dans l'attente des développements de la guerre commerciale sino-américaine.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, a avancé de 0,50% à 74,66 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, a gagné 0,55%, à 71,00 dollars.
afp/al