Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent globalement en baisse jeudi, après un indice d'inflation américain plaidant pour une baisse des taux modérée lors de la réunion de la Réserve fédérale mi-septembre et à la veille de la réunion de la BCE jeudi.

En Europe, Paris a légèrement reculé de 0,14%, Londres de 0,15% et Milan de 0,12%. Francfort a quant à elle gagné 0,35%, portée par un bond de 16,55% de Commerzbank après l'annonce d'une cession des parts détenus par l'Etat allemand. A Zurich, le SMI a cédé 0,35%.

A Wall Street, vers 16H00 GMT, seul le Nasdaq oscillait près de l'équilibre (-0,07%), tandis que le Dow Jones reculait nettement de 1,12%, et que l'indice élargi S&P 500 abandonnait 0,70%, freinés des chiffres qui n'écartent pas totalement les craintes d'une inflation tenace.

L'indice des prix à la consommation (IPC) d'août aux Etats-Unis a montré une inflation s'établissant à 2,5% en août sur un an, un niveau globalement conforme aux attentes des analystes, au plus bas depuis février 2021.

Mais l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie, a rebondi sur un mois, à 0,3% contre 0,2% en juillet.

Ces chiffres n'ont "rien de catastrophiques", explique à l'AFP Andréa Tueni, analyste pour Saxobank, "mais cela donne un peu plus de grain à moudre sur le fait que la fin de la lutte contre l'inflation n'est pas actée".

Il s'agissait des dernières données publiées avant la réunion de la Réserve fédérale (Fed) américaine de la semaine prochaine, qui s'apprête à procéder à la première baisse de taux directeurs de ce cycle monétaire, dont l'ampleur est débattue par les investisseurs depuis plusieurs semaines.

Il faudra attendre cette échéance "pour avoir une situation qui se décante" sur les marchés, qui sont "à un moment charnière", estime Andréa Tueni.

Compte tenu des chiffres du jour, "une réduction de 50 points de base n'est probablement plus à l'ordre du jour", commente Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN Amro IS.

Les opérateurs ont recalibré leurs projections et attribuent désormais une probabilité de 83% au scénario d'une baisse de 0,25 point de pourcentage en septembre, contre 49% il y a un mois.

Dans le sillage de la publication des chiffres de l'inflation, sur le marché obligataire les taux ont dans un premier temps grimper, avant de finalement se stabiliser.

Vers 16h00 GMT, le rendement des emprunts d'Etat américains à deux s'établissait à 3,62%, contre 3,60% à la clôture mardi, tandis que l'emprunt à dix ans s'établissait à 3,64%, au même niveau que la veille.

Le dollar était stable (+0,04%) face à l'euro à 1,1014 dollar pour un euro, après avoir reculé dans la matinée.

Jeudi, les investisseurs se tourneront vers la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui devrait baisser ses taux de 0,25 point de pourcentage, selon les prévisions des économistes.

Commerzbank décolle ___

Commerzbank s'est envolé de 16,55% à Francfort après l'annonce par l'Etat allemand de la cession d'une participation de 4,49% dans la banque allemande au groupe italien UniCredit pour un montant d'environ 702 millions d'euros.

UniCredit (+0,22% à Milan) qui détient désormais environ 9% de Commerzbank après avoir aussi acquis des titres sur le marché, envisage d'augmenter encore sa participation.

Rentokil dévisse ___

Le géant britannique Rentokil, spécialisé dans les services de lutte contre les nuisibles et l'hygiène, a chuté de 20,06% Londres après avoir annoncé que son résultat annuel outre-Atlantique serait plombé par un pic estival raté.

Bitcoin en baisse ___

Vers 16H00 GMT, le bitcoin était pénalisé (-1,46% à 56.733 dollars) par le débat présidentiel américain jugé perdu pour le candidat républicain Donald Trump, alors qu'il s'est positionné en faveur de l'essor des cryptomonnaies.

Le baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,60% à 70,30 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain 2,09% à 67,13 dollars, en rebond après avoir fortement veillé la baisse sur fond de demande en berne.

afp/rp