Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent en ordre dispersé jeudi, les investisseurs restent attentifs à l'évolution de la situation au Proche et Moyen-Orient, tout en gardant un oeil sur les publications d'indicateurs économiques aux Etats-Unis.

En Europe, les principaux indices évoluent dans le rouge. Vers 14H00 GMT, Paris perdait 1,18%, Francfort 0,86%, Milan 1,36% et Londres 0,17%. A Zurich, le SMI cédait 1,08%.

"Le risque géopolitique est plus que jamais là", ont résumé les économistes de Natixis.

L'escalade militaire entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah d'autre part, fait redouter que la situation au Proche et Moyen-Orient ne devienne incontrôlable, un an après l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas, allié du Hezbollah, sur le sol israélien, qui a déclenché les attaques d'Israël et la guerre dans la bande de Gaza.

Dans ce contexte, "la principale préoccupation est l'augmentation potentielle des prix du pétrole" et son effet inflationniste sur l'économie, a expliqué Stephen Innes, analyste pour Spi AM.

Vers 14H35 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre progressait de 2,71%, à 76,61 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en novembre gagnait 4,05%, à 72,94 dollars.

A Wall Street, le Dow Jones lâchait 0,30%, tandis que l'indice élargi S&P 500 grappillait 0,10% et que le Nasdaq avançait de 0,44%, saluant l'amélioration de l'activité des services américains en septembre (ISM), ressortie meilleure qu'attendue du marché.

Cette semaine, les investisseurs scruteront également l'état du marché du travail aux Etats-Unis pour évaluer l'ampleur du ralentissement actuel de la croissance dans la première économie mondiale. Les investisseurs attendent de prendre connaissance du principal indicateur sur le chômage aux États-Unis pour le mois de septembre qui sera publié vendredi.

Automobile: les perspectives s'assombrissent ___

Le constructeur automobile Stellantis chutait de 3,61% à Paris, après que Barclays a dégradé sa note sur le titre. "Nous nous sommes trompés sur Stellantis, en étant trop lents à reconnaître son problème de stocks aux Etats-Unis et l'érosion de ses parts de marché dans l'UE et aux Etats-Unis", ont écrit les analystes de la banque, soulignant au passage que "les actions sont en baisse de 41% depuis le début de l'année".

Presque toutes les valeurs du secteur sombraient en Europe: Volvo lâchait 4,37%, Porsche 4,34%, Continental 2,39%, Mercedes-Benz 2,04%, BMW 1,91%, Volkswagen 1,85%, Renault 1,72% et Aston Martin 1,47%.

Ces titres affichent de très fortes baisses depuis le début de l'année alors que ce sont les perspectives de tout le secteur qui s'assombrissent en raison de la baisse de la demande et de la concurrence des acteurs chinois.

De plus, la question des droits de douane supplémentaires sur les importations de voitures électriques chinoises est en débat et ajoute de la pression, à la veille du vote des 27 Etats membres de l'Union européenne pour les approuver ou non.

Bruxelles a annoncé le 20 août sa décision d'imposer jusqu'à 36% de surtaxes pendant cinq ans aux voitures électriques provenant de Chine dans l'espoir d'éviter une concurrence déloyale entre des voitures électriques chinoises moins chères grâce aux subventions de Pékin aux constructeurs locaux, et les modèles électriques européens, encore loin de proposer des modèles abordables.

Mais les constructeurs, allemands notamment, qui réalisent environ un tiers de leur ventes en Chine, sont vent debout contre cette mesure, qui leur fait craindre des représailles potentielles du gouvernement chinois.

La livre dévisse ___

La livre lâchait du lest après des déclarations à la presse du gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Andrew Bailey, évoquant la perspective d'une baisse "un peu plus agressive" des taux d'intérêt.

Vers 14H00 GMT, la devise britannique dévisse de 1,31% contre le billet vert, à 1,3116 dollar, après être tombée à 1,3106 dollar, un plus bas depuis la mi-septembre.

La livre chute également de 1,06% par rapport à la monnaie européenne, à 84,14 pence pour un euro.

Le bitcoin perdait 1,03% à 60.275 dollars.

afp/rp