Washington (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont accueilli mardi une première salve de décrets présidentiels de Donald Trump, digérant sa posture moins agressive qu'attendu sur les droits de douane, l'Europe adoptant une posture attentiste tandis que les Etats-Unis étaient plus optimistes.
A Wall Street, le Dow Jones a bondi de 1,24%, l'indice Nasdaq a gagné 0,64% et l'indice élargi S&P 500 a progressé de 0,88%.
"C'est un peu la phase de lune de miel" et pour le moment, les marchés montrent "qu'ils sont en accord avec le lancement de la nouvelle administration", a commenté auprès de l'AFP Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
Dès son premier jour au pouvoir, le nouveau président américain a signé une pluie de textes, dont le retrait des États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'accord de Paris pour le climat, la mise en place d'un état d'urgence à la frontière avec le Mexique contre l'immigration, et la grâce de plus de 1.500 assaillants du Capitole.
Avant son élection, Donald Trump s'était montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane sur tous les produits importés, pour préserver l'appareil productif américain. Il n'écartait pas l'éventualité qu'ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois.
Toutefois, selon M. Sosnick, "bien qu'il y ait eu des discussions sur les droits de douane", "il y a un certain soulagement sur le marché" car "il n'y a encore rien de définitif."
Finalement, "les annonces faites par le président Trump en matière de droits douaniers ont été plus modérées que prévu", écrivent les économistes de Goldman Sachs.
Trump a en effet annoncé qu'il comptait imposer des droits de douane de 25% aux produits issus du Canada et du Mexique à compter du 1er février, mais aucun décret en ce sens n'a été signé pour le moment.
Il n'a par ailleurs pas pris d'action décisive à l'encontre de la Chine.
"Le marché voit dans (cela) une position de négociation plutôt que des déclarations politiques concrètes", a avancé M. Sosnick, selon qui "il s'agit moins d'économie que de politique".
En Europe, "malgré toute l'incertitude qui existe concernant le programme +America First+ du nouveau président américain, l'évolution des indices boursiers, n'a pas vraiment été perceptible jusqu'à présent", a commenté Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets, dans une note.
La Bourse de Paris a gagné 0,48%, Londres a avancé de 0,33% et Francfort s'est octroyé 0,25%. Milan s'est en revanche repliée de 0,23%. A Zurich, le SMI a gagné 0,61%.
"Sans être naïfs pour autant sur les intentions de Trump sur l'Europe, les investisseurs sont restés positifs en attendant des précisions sur la politique commerciale des Etats-Unis", envers la Chine et l'Europe, a souligné Alexandre Baradez, responsable de l'analyste de marchés pour IG France.
Toutefois, il "serait étonnant que la relative quiétude qui règne sur les marchés actions européens se poursuive encore longtemps, la volatilité devrait s'accroître", a ajouté l'analyste.
Face à ce sursis relatif sur les droits de douane, le dollar se stabilisait mardi, les investisseurs restant prudents en l'absence de mise en place concrète.
Vers 22H10 GMT, la devise américaine lâchait 0,10% par rapport à l'euro, à 1,0426 dollar.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'établissait à 4,56% contre 4,61% vendredi en clôture.
Le pétrole chute ___
Les cours du pétrole ont terminé en baisse mardi, après que Trump a déclaré la veille un "état d'urgence énergétique", qui vise à doper la production d'hydrocarbures des Etats-Unis pour diminuer le coût de l'énergie et lutter contre l'inflation.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 1,07% à 79,29 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, a dévissé de 2,56% à 75,89 dollars.
Apple lesté par ses ventes en Chine ___
Apple a perdu du terrain (-3,19%), plombé par une information de l'agence Bloomberg selon laquelle les ventes d'iPhone ont chuté de 18% en Chine pendant la période des Fêtes.
En 2024, la firme à la pomme avait perdu son premier rang sur le marché chinois des smartphones, selon des données publiées jeudi dernier, cédant la place à deux de ses concurrents chinois.
afp/rp