Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont dans le vert mercredi, après la publication d'un indicateur sur l'emploi américain favorisant l'hypothèse d'un abaissement des taux en décembre aux États-Unis, alors qu'en Europe, Francfort a poursuivi sa course aux records.

A Wall Street, vers 16h50 GMT, le Dow Jones prenait 0,58%, l'indice élargi S&P 500 0,41% et le Nasdaq 0,89%.

Les investisseurs américains accueillent favorablement de nouvelles données sur l'emploi publiées mercredi, qui renforcent l'hypothèse d'une baisse de taux de la banque centrale américaine (Fed) en décembre.

En novembre, 146.000 emplois privés ont été créés, nettement moins qu'attendu par les marchés, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab. Et les chiffres d'octobre ont été révisés en forte baisse, à 184.000 contre 233.000 initialement annoncés, ce qui illustre un ralentissement du marché.

"Pour les marchés, cette mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle, car elle augure d'un assouplissement monétaire lors de la prochaine réunion de la Fed" les 17 et 18 décembre, explique à l'AFP Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM.

L'emploi est devenu un des paramètres les plus scrutés pour déterminer la suite de la politique monétaire de la Fed. Un marché du travail dynamique est un signe de bonne santé de l'économie, ce qui diminue le besoin de baisser les taux directeurs. Au contraire, un ralentissement donne plus de marge de manoeuvre aux banquiers centraux pour assouplir leur politique, ce qui est favorable aux actions.

Les chiffres du chômage en novembre, publiés vendredi, considérés comme les plus complets, seront décisifs.

Les investisseurs suivront aussi avec intérêt en soirée la prise de parole du président de la Fed Jerome Powell, lors d'une table ronde au siège du quotidien américain New York Times.

Dans ce contexte, le taux d'intérêt des emprunts américains à dix ans reculait vers 16H50 GMT, à 4,20%, contre 4,22% la veille en clôture. Le dollar cédait aussi du terrain, à 1,0522 euro pour un dollar.

En Europe, la Bourse de Francfort a gagné 1,08%, poursuivant une course aux records entamée la veille, alors que la perspective d'une réforme des règles budgétaire se rapproche en Allemagne.

Le président de la Bundesbank Joachim Nagel a appelé mercredi à assouplir le "frein à l'endettement" pour relancer l'activité économique du pays, rejoignant le camp des partisans, de plus en plus nombreux, d'une réforme de cette règle qui interdit au gouvernement d'emprunter plus de 0,35% de son PIB chaque année.

La Bourse de Paris a elle gagné 0,69%, résiliente alors que la France traverse une grave crise politique.

Le Premier ministre Michel Barnier a été contraint lundi d'engager la responsabilité de son gouvernement sur le budget de la Sécurité sociale, un premier 49.3 suivi du dépôt de deux motions de censure qui pourraient mener mercredi à la chute du gouvernement, la gauche et l'extrême droite ayant annoncé qu'ils voteraient celle déposée par la gauche.

Le marché obligataire était stable, avant le vote attendu en soirée. Dans les derniers échanges vers 16H50 GMT, le taux d'intérêt des emprunts français sur dix ans atteignaient 2,89% contre 2,90% la veille en clôture. Son équivalent allemand était à 2,05%, contre 2,05% mardi.

"La France n'est pas la Grèce, et nous ne sommes pas en 2012. La BCE peut agir, et il y a désormais des mécanismes européens qui existent pour éviter une crise financière", commente Vincent Juvyns.

Ailleurs en Europe, Milan a gagné 0,75% et Londres a reculé de 0,28%. A Zurich, le SMI a perdu 0,43%.

SalesForce en force ___

Le spécialiste du marketing et des relations clients prenait plus de 8% à Wall Street vers 16H50 GMT malgré un bénéfice net trimestriel légèrement inférieur aux attentes. Les investisseurs ont préféré retenir le chiffre d'affaires, supérieur aux prévisions, et les objectifs pour le trimestre en cours, également au-delà des projections.

Le pétrole recule ___

Les cours du pétrole reculent à la veille de la réunion de l'Opep+ pour décider de leur stratégie de production.

Vers 16H50 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI) perdait 0,61% à 69,51 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord 0,51% à 73,24 dollars.

Le bitcoin atteignait 94.946 dollars (-0,18%).

afp/rp