Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux digèrent sereinement vendredi un rapport sur l'emploi américain solide, qui fait en revanche grimper les taux d'intérêt obligataires aux États-Unis.
A Wall Street, dans les premiers échanges, vers 15H50, le Dow Jones grappillait 0,11%, l'indice Nasdaq glanait 0,33% et l'indice élargi S&P 500, 0,27%.
En Europe, Francfort (+0,01%), Milan (+0,02%) et Paris (-0,10%) évoluaient autour de l'équilibre. Londres reculait de 0,18%.
Le très attendu rapport sur l'emploi américain en janvier a fait état vendredi d'un nouveau recul du chômage aux Etats-Unis, à 4,0%, contre 4,1% précédemment, alors que les consensus des analystes attendaient une stagnation.
C'est le signe d'un "marché du travail qui reste solide", a estimé Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.
Les investisseurs parient donc sur le maintien des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine lors de sa prochaine réunion en mars, dans la mesure où l'économie aura moins besoin d'être soutenue.
Cela se répercutait vendredi vers 15H50 sur les taux d'intérêt américains, qui flambaient. A dix ans, ils atteignaient 4,48%, contre 4,43% la veille en clôture de la séance. Sur deux ans, ils se hissaient à 4,25%, contre 4,21% la veille.
L'emploi est devenu un des paramètres les plus scrutés par la Fed pour déterminer la suite de sa politique monétaire. Un marché du travail dynamique, signe de bonne santé de l'économie, diminue le besoin de baisser les taux directeurs. Au contraire, un ralentissement donne plus de marge de manoeuvre pour assouplir sa politique, ce qui est favorable aux actions.
Lors de sa dernière réunion en janvier, la banque centrale américaine a décidé de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
Côté change, le dollar restait stable vers 16H00 reculant de 0,01% à 1,0389 dollar pour un euro.
Pluie de résultats
Autre focus des investisseurs: la saison des résultats qui continue de battre son plein.
Aux États-Unis, Amazon reculait de 2,77% à Wall Street vers 15h50. Le groupe a certes quasiment doublé son bénéfice net à 20 milliards de dollars au quatrième trimestre, mais il risque d'être rattrapé par un contexte économique moins favorable début 2025.
En Europe, le géant des cosmétiques L'Oreal lâchait 3,99% après avoir publié un bénéfice net pour 2024 en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d'euros, des ventes en progression de 5,6% à 43,5 milliards d'euros et une marge d'exploitation "record" de 20%. Les analystes qualifient cependant ces résultats de "mitigés".
Le constructeur de bolides de luxe Porsche AG reculait lui de 5,72%, décevant par ses prévisions pour 2025 publiées jeudi après la clôture. Le groupe allemand veut investir pour faire face à un recul de ses ventes et étendre sa gamme de véhicules à moteurs thermiques ou hybrides.
Et la banque espagnole Sabadell se repliait de 1,33% à Madrid, malgré l'annonce d'une forte hausse de la rémunération de ses actionnaires, après avoir dégagé un bénéfice record en 2024 à 1,83 milliard d'euros.
Le gaz en hausse
Le cours du gaz européen s'affiche en hausse vendredi, poussé par les attentes d'une météo plus froide à venir et sur une tendance à la hausse en raison de réserves inférieures à celle des années précédentes en Europe.
Vers 15H40, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, gagnait 2,06%, à 55,63 euros le mégawattheure (MWh).
Le pétrole est stable quant à lui, partagé entre "des perspectives économiques mondiales assombries" par la résurgence de guerres commerciales qui plombe les cours, et les "risques qui pèsent sur l'approvisionnement en Iran".
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, prenait 0,90% à 74,96 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, gagnait 1,03% à 71,34 dollars.
L'or, valeur refuge par excellence, continuait de grimper, signe d'une nervosité persistante face aux incertitudes géopolitiques et commerciales. Il prenait 0,70% à 2876,41 dollars.
Le bitcoin gagnait 0,71%% à 99'880 dollars.
afp/ck