New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont sombré mardi, inquiètes à la perspective de nouveaux droits de douanes imposés aux partenaires commerciaux des Etats-Unis, tandis que Wall Street a fait une pause.

Les indices boursiers européens ont accentué leurs pertes en fin de séance et la Bourse de Paris a chuté de 2,69% à la clôture, Francfort de 2,13%, Milan de 2,15% et Londres a abandonné 1,22%. A Zurich, le SMI a cédé 1,60%.

Les Américains "ont choisi de faire revenir à la Maison Blanche un homme qui a déclaré, il y a seulement quelques semaines, que l'Union européenne devrait +payer un prix fort+ s'il gagnait", souligne Isabelle Mateos y Lago, économiste de BNP Paribas.

"Ces variations sont bien plus logiques que les gains" qu'ont pu enregistrer les indices européens après l'élection de Donald Trump la semaine dernière "étant donné les questions autour des conséquences économiques pour l'Europe", commente Andrea Tuéni, analyste marchés de Saxo Banque France.

Donald Trump a prévenu que les droits de douane restaient la pierre angulaire de sa politique commerciale, évoquant l'imposition d'une surtaxe allant de 10 à 20% sur l'ensemble des produits étrangers entrant aux Etats-Unis et a promis d'aller jusqu'à 60% pour ceux provenant de Chine.

Dans ce contexte, "l'élection de Donald Trump pourrait bien s'avérer être le choc qui sauvera l'Europe de la tergiversation sur les mesures à prendre pour préserver sa place dans le monde", note toutefois Isabelle Mateos y Lago.

A New York, le Dow Jones a cédé 0,86%, l'indice Nasdaq 0,09% et l'indice élargi S&P 500 0,29%.

Le S&P 500 restait sur cinq séances positives, qui lui ont permis de progresser de 5%. Lundi, les trois indices avaient terminé sur des records, tout comme vendredi.

"Après une telle avancée en si peu de temps, il n'est pas surprenant de voir le marché reprendre sa respiration", commente Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

"S'il fallait une raison, la nouvelle remontée du taux obligataire à 10 ans l'a donné", ajoute l'analyste.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est cabré à 4,42%, contre 4,30% la veille en clôture.

Les investisseurs ont aussi fait preuve de prudence dans la perspective de la publication attendue, mercredi, de l'indice de prix à la consommation CPI.

L'euro plie face au dollar ___

Le bitcoin, la plus importante des cryptomonnaies en termes de capitalisation, profitait pleinement du retour de Donald Trump au pouvoir et est monté jusqu'à 89.968 dollars.

A titre de comparaison, il s'échangeait sous les 70.000 dollars avant l'élection présidentielle du 5 novembre.

Sous une présidence Trump, avec un Sénat dominé par le Parti républicain - également en passe d'obtenir la Chambre des représentants -, les Etats-Unis pourraient adopter le bitcoin comme actif de réserve stratégique.

"Il n'y a pas de raison" de voir l'ascension du bitcoin s'arrêter et le seuil des "100.000 dollars paraît facilement atteignable", estime Andrea Tuéni.

Côté changes, le dollar continue de gagner du terrain, bénéficiant des attentes d'une politique monétaire plus restrictive de la part de la Banque centrale américaine (Fed), en raison des risques inflationnistes du programme du futur président américain.

Le billet vert gagnait 0,31% à 1,0623 dollar pour un euro, qui est descendu, plus tôt, à son plus bas niveau depuis un an face à la devise des Etats-Unis.

Le pétrole patauge ___

Les cours du pétrole ont très légèrement progressé, mais restent plombés par la perspective d'une apathie de la demande chinoise, tandis que l'offre pourrait être excédentaire dans les mois à venir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a grappillé 0,08% pour clôturer à 71,89 dollars.

Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américaine, avec échéance en décembre, a glané 0,12% à 68,12 dollars.

Bayer, chute remarquée de la séance ___

Le géant allemand d'agrochimie et de pharmacie Bayer a chuté de plus de 15% à Francfort, signant l'une des pires performances de la séance européenne, après que le groupe a annoncé être resté dans le rouge au troisième trimestre avec une perte nette de 4,18 milliards d'euros.

afp/rp