PARIS (Reuters) - Le dollar, les rendements obligataires américains et les contrats à terme ("futures") sur les indices de la Bourse de New York grimpent mercredi alors que les premiers résultats de l'élection présidentielle aux Etats-Unis montrent une large avance pour le républicain Donald Trump face à sa rivale démocrate Kamala Harris.

Cette avance n'est toutefois pas décisive car sont encore attendus les résultats des sept Etats dits "pivots", à même de faire basculer le scrutin dans un camp ou dans l'autre.

En Géorgie, l'un des Etats clés où les bureaux de vote ont été parmi les premiers à fermer, Donald Trump était donné en tête avec 51,9% des voix, contre 47,2% pour Kamala Harris, après dépouillement de 80,2% du nombre estimé de suffrages.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans bondit de plus de 14 points de base, à 4,4295%, un plus haut de quatre mois.

Le taux des emprunts d'Etat américains à deux ans prend près de sept points de base, à 4,27%.

Le programme économique de Donald Trump, qui prévoit notamment un renforcement des droits de douane, est perçu par les investisseurs comme étant susceptible de relancer l'inflation et d'aggraver le déficit budgétaire massif des États-Unis.

Cela signifie que le gouvernement américain devra émettre davantage de titres de dette pour combler le déficit, ce qui ferait pression à la hausse sur les rendements.

Dans la foulée des rendements américains, le dollar gagne 1,4% face à un panier de devises de référence pour renouer avec un plus haut depuis la mi-juillet.

Les futures sur les grands indices américains signalent pour leur part une progression de 1,2% à 1,4% à Wall Street, qui a déjà progressé de plus de 1% mardi soir. La tendance en Europe est aussi attendue positive.

"Les marchés ont basculé un peu plus résolument en faveur d'une victoire de Trump entre minuit et 1h00 du matin. Il semble que cela soit dû aux bonnes nouvelles en Géorgie et en Floride", note Neil Wilson, analyste marchés chez Finalto.

"Les marchés se disent que nous pourrions connaître le résultat assez vite, plutôt que de devoir attendre plusieurs jours pour avoir la réponse à l'élection", observe pour sa part Jamie Cox, directeur associé chez Harris Financial Group.

"C'est ce qui inquiétait le plus les marchés, la possibilité d'une lutte longue et interminable pour savoir qui l'emportera", ajoute-t-il. "Le fait de pouvoir obtenir un vainqueur décisif, quel qu'il soit, sera bon pour le marché et c'est ce qui se reflète dans les contrats à terme en ce moment".

(Rédigé par Blandine Hénault, avec l'équipe finance et marchés de Reuters, édité par Jean Terzian)