Tokyo (awp/afp) - Les Bouses asiatiques ont grimpé prudemment mardi dans l'attente des résultats de l'élection présidentielle américaine, Tokyo rebondissant grâce à des achats à bon compte après sa chute de la semaine dernière, tandis que les places chinoises profitent d'un indicateur encourageant sur l'activité des services.
Tokyo rebondit, la séance rallongée
A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé sur un rebond de 1,11%, à 38'474,90 points, et l'indice élargi Topix a terminé en hausse de 0,76%, à 2664,26 points.
Pour la première fois depuis 70 ans, l'opérateur de la Bourse tokyoïte a modifié les horaires des échanges. A partir de mardi, la séance clôture à 15H30 heure locale (07H30), soit une demi-heure plus tard qu'auparavant, afin d'attirer davantage d'investisseurs étrangers.
A l'issue d'un week-end prolongé pour cause de lundi férié, les investisseurs se sont précipités pour acheter des titres qui avaient vu leur cours dégringoler en fin de semaine dernière, après un coup de froid à Wall Street, notamment dans le secteur technologique, ont expliqué les analystes du courtier Iwai Cosmo.
Ainsi, le fabricant de puces Tokyo Electron a fortement remonté (+1,97%), après avoir lâché presque 4% vendredi.
Le géant du divertissement Sanrio s'est envolé de 12,82% après l'annonce d'un bénéfice trimestriel record, au moment où il célèbre le 50e anniversaire du populaire personnage Hello Kitty, dont il possède les droits.
Pour autant, "l'humeur du marché est à l'attentisme avant l'issue des résultats de l'élection présidentielle américaine", qui s'ouvre plus tard mardi, ont relevé les experts d'Iwai Cosmo.
En cas de suspense, "les opérateurs devraient être confrontés à un sentiment de paralysie croissant: le marché a déjà connu des échanges anticipant la victoire de Donald Trump, et si (sa rivale démocrate) Kamala Harris devait gagner, il pourrait être perturbé", abondent les experts de Tokai Tokyo.
Le dollar s'affaiblit, le pétrole se stabilise
La prudence l'emporte sur le marché des changes, des opérateurs ajustant leurs positions face à de meilleurs sondages pour la candidate démocrate Kamala Harris dans la course à la Maison-Blanche, après s'être longtemps positionnés en anticipant une victoire de son adversaire républicain Donald Trump, susceptible de gonfler l'endettement des Etats-Unis et donc les rendements obligataires du pays.
Vers 07H45, la monnaie japonaise se renforçait face au dollar, à 152,34 yens pour un dollar.
De leur côté, les cours du pétrole reprennent leur souffle, se stabilisant après avoir bondi la veille dans un marché dopé par un dollar affaibli, les menaces proférées par les autorités iraniennes contre Israël et surtout par un report de l'augmentation de la production de l'alliance Opep+, de nature à limiter l'offre d'or noir disponible.
Vers 07H45, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,12%, à 74,98 dollars. Celui de West Texas Intermediate cédait 0,11% à 71,39 dollars.
Un bon indicateur revigore les Bourses chinoises
Vers 08H00, l'indice composite de Shanghai bondissait de 2,27% à 3385,28 points, celui de Shenzhen s'envolait de 3,18% à 2.047,27 points. A Hong Kong, l'indice Hang Seng prenait 1,85% à 20'948,54 points.
Le marché saluait un indice encourageant pour l'économie chinoise publié mardi, selon lequel l'activité dans les services en Chine a accéléré en octobre grâce à une offre et une demande renforcées de concert. Crucial pour le géant asiatique, ce secteur, où les embauches ont par conséquent augmenté, comprend notamment le tourisme.
De quoi soulager quelque peu les investisseurs, avant une session parlementaire qui entérinera le détail des plans de relance économique annoncés par Pékin, toujours suspendus à l'issue de l'élection américaine.
"Les deux candidats affichent des positions radicalement différentes en termes de politique économique et commerciale: le plus grand choc pour les économies asiatiques viendra d'une victoire de Trump, et de son projet de relever drastiquement les barrières douanières", ont noté les analystes de la banque MUFG.
Or, la Chine, où les perspectives demeurent moroses sur fond de crise persistante de l'immobilier, "affronterait ces nouveaux droits de douane en position de faiblesse", soulignent-ils.
afp/ck