Washington (awp/afp) - Les bourses européennes ont évolué sans entrain mercredi, tandis que Wall Street a terminé en forte baisse, minée par le mégaprojet budgétaire de Donald Trump actuellement examiné par le Congrès, qui fait craindre à certains un creusement du déficit américain.

A Wall Street, le Dow Jones a reculé de 1,91%, l'indice Nasdaq a lâché 1,41% et l'indice élargi S&P 500, 1,61%.

"Les investisseurs commencent à s'inquiéter du fait que le projet de loi budgétaire de Trump (...) ne réduise pas la dette, mais au contraire, vienne l'alourdir", résume auprès de l'AFP Sam Stovall, de CFRA.

Ce mégaprojet, voulu par le président américain, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d'impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.

A lui seul, le volet fiscal pourrait creuser le déficit de près de 3,8 milliards de dollars, selon une agence non-partisane du Congrès.

Dans ce contexte, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans a touché mercredi son plus haut niveau depuis le mois de février.

Vers 20H30 GMT, le taux d'intérêt des emprunts d'Etat américains à dix ans s'établissait à 4,59%, contre 4,48% la veille en clôture. En journée, il a touché 4,60%.

Ce mouvement des obligations ravive le débat sur la perte des confiance des investisseurs dans les actifs américains.

En avril, les craintes concernant les droits de douane imposés tous azimuts par M. Trump avaient entraîné une chute du prix des actifs en provenance des Etats-Unis, dont les actions et le dollar.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,40%, quand Francfort a gagné 0,36% et Milan 0,07%. A Zurich, le SMI a cédé 0,22%.

"Les investisseurs sont en position d'attente et guettent de nouveaux signaux de marché. Le creux estival à venir pourrait être particulièrement marqué cette année", note Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Les investisseurs "attendent de voir comment les négociations commerciales vont évoluer et surtout quelles seront les conséquences des accords engrangés sur les résultats des entreprises", poursuit M. Juvyns.

Londres a légèrement progressé (+0,06%) "après avoir récupéré les pertes initiales causées par (...) des données sur l'inflation plus élevées que prévu", note Patrick Munnelly, de Tickmill Group.

Les prix ont en effet fortement augmenté en avril sur un an au Royaume-Uni, l'inflation atteignant 3,5%. Cette hausse contraste avec le ralentissement observé en mars, lorsqu'elle était tombée à 2,6%.

Nouveau record du bitcoin ___

Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, a battu un nouveau record mercredi, à près de 109.500 dollars, poussé par un vent d'optimisme aux Etats-Unis autour de la réglementation du secteur.

Il dépasse ainsi son précédent record atteint le 20 janvier, jour de l'investiture de Donald Trump - perçu comme un fervent défenseur du secteur-, après être redescendu un temps faute de mesure concrète sur les cryptomonnaies durant les premiers mois du second mandat du président américain.

Vers 20H30 GMT, le bitcoin évoluait à environ 108.202 dollars.

La consommation américaine en berne ___

La chaîne américaine de supermarchés Target a perdu 5,22%, minée par des résultats trimestriels bien en dessous des attentes du marché.

"On s'attend à ce que le consommateur américain se serre la ceinture", souligne Vincent Juvyns.

Le groupe a également revu ses prévisions à la baisse tout en précisant qu'il cherchait des moyens d'atténuer de possibles hausses de prix causées par les droits de douane punitifs imposés par les Etats-Unis sur la Chine.

Le pétrole rétropédale ___

Les cours du pétrole ont chuté mercredi, plombés par la hausse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis, alors qu'ils avaient été soutenus en début de séance par les craintes d'une attaque israélienne sur des installations nucléaires iraniennes.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a lâché 0,72% à 64,91 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a perdu 0,74% à 61,57 dollars.

afp/rp