Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent en ordre dispersé jeudi, sur fond d'inquiétudes concernant la montée des tensions au Moyen-Orient et d'interrogations sur la suite des politiques monétaires de la Fed et de la banque du Japon.
En Europe, les bourses évoluent dans le rouge: vers 07H50 GMT, Paris perd 1,06%, Francfort 0,96% et Milan 0,60%. Londres, qui a ouvert dans le vert, recule désormais de 0,17%.
A Wall Street, les indices ont eux terminé proche de l'équilibre, le Dow Jones prenant 0,09%, l'indice Nasdaq 0,08% et l'indice élargi S&P 500 grappillant 0,01%.
"Les marchés continuent de rester prudents face aux tensions au Moyen-Orient", explique Matt Britzman, analyste pour Hargreaves Lansdown.
L'escalade militaire entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah d'autre part, fait redouter que la situation au Moyen-Orient ne devienne incontrôlable, un an après l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas, allié du Hezbollah, sur le sol israélien, qui a déclenché les attaques d'Israël et la guerre dans la bande de Gaza.
La fébrilité des marchés s'est accrue d'autant plus cette semaine depuis le lancement mardi d'environ 200 missiles balistiques par Téhéran sur le territoire israélien et l'incursion terrestre de l'armée israélienne dans le sud du Liban.
Cette semaine, les investisseurs scrutent également l'état du marché du travail aux États-Unis pour évaluer l'ampleur du ralentissement actuel de la croissance dans la première économie mondiale, déterminante pour le rythme des baisses de taux que doit mener la Réserve fédérale américaine (Fed) afin de stimuler l'activité.
L'enquête ADP/Stanford Lab aux Etats-Unis a révélé mercredi que 143.000 emplois avaient été créés dans le secteur privé américain en septembre, un chiffre plus élevé que ce qui était attendu par les consensus.
Si cette nouvelle a d'abord rassuré les marchés sur l'état de l'économie américaine, "la publication de ces statistiques meilleures qu'attendu laissent entendre que la Fed pourrait baisser ses taux de seulement 0,25 point plutôt que 0,50 point lors de sa prochaine réunion", ce qui pourrait décevoir les marchés, estime John Plassard.
"Des données trop bonnes compromettraient les espoirs de nouvelles baisses de taux agressives de la part de la Fed, ce qui est mathématiquement défavorable pour les valorisations des actions", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Le principal indicateur sur le chômage aux États-Unis pour le mois de septembre, publié vendredi, sera à ce titre particulièrement scruté. Jeudi, les marchés seront aussi attentifs à la publication de chiffres sur l'activité du secteur privé (PMI) dans les services aux Etats-Unis et en Europe.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, l'emprunt américain à dix ans s'établissait à 3,79%, contre 3,78% la veille en clôture. Sur deux ans, il restait stable à 3,64%.
En Asie, la Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 1,97%, dopée par un décrochage du Yen après des propos du gouverneur de la banque du Japon Kazuo Ueda, qui a souligné que son institution soutiendrait l'économie "par le biais de conditions monétaires accommodantes".
Cette déclaration succédait à celle du nouveau chef de gouvernement Shigeru Ishiba qui a estimé mercredi que son pays n'était pas "dans un environnement propice à de nouvelles hausses de taux".
Conséquence: la monnaie japonaise est moins demandée, car les investisseurs anticipent que les taux ne grimperont pas autant qu'attendu. Vers 07H50 GMT, le yen perd 0,17% à 146,72 dollars.
La Bourse de Hong Kong a elle lourdement trébuché, perdant 1,48% vers 7H50 GMT, les investisseurs engrangeant leurs bénéfices après avoir gagné plus de 20% en quelques séances de fortes hausses.
L'automobile recule
Vers 7H40 GMT, les entreprises automobiles, dépendantes du marché chinois, reculent, dans le sillage de la chute de Hong Kong, à l'image des constructeurs allemands Mercedes (-1,33%), BMW (-1,24%) et Volkswagen (-1,14%).
En France, Renault (-1,91%) et Stellantis (-3,24%) faisaient grise mine. A la Bourse de Stockholm, Volvo perdait 2,00%.
Le pétrole et l'or en hausse
Les tensions géopolitiques stimulent les prix du pétrole.
Vers 7H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre progressait de 1,51%, à 75,02 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en novembre gagnait lui 1,66%, à 71,27 dollars.
Après plusieurs jours de hausse, l'or reculait en revanche de 0,30% à 2.650,48 euros l'once.
Le bitcoin perdait 0,45% à 61'179,78 dollars.
afp/jh