WASHINGTON/DUBAI - Les Etats-Unis ont rétabli hier des sanctions contre le pétrole iranien, ses banques et son secteur du transport, afin selon eux de contraindre l'Iran à engager des négociations sur ses programmes nucléaire et balistique, et à mettre fin à ses "activités néfastes" au Moyen-Orient.

Il s'agit de la deuxième vague de sanctions depuis que Donald Trump a retiré son pays de l'accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne en 2015.

Ces sanctions, dans le détail, concernent plus de 700 personnes physiques, entités, avions et bateaux, a précisé le département américain du Trésor. Elles visent "à interrompre la capacité du régime iranien à financer le large éventail de ses activités néfastes et exercent une pression financière sans précédent sur le régime iranien pour l'amener à négocier un accord exhaustif qui empêchera de manière permanente l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire, qui stoppera son développement de missiles balistiques et mettra un terme à ses activités néfastes".

Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a dévoilé une liste de huit pays qui bénéficieront dans l'immédiat d'une exemption et pourront continuer à importer du brut iranien: il s'agit de la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, la Turquie, la Grèce, l'Italie, le Japon et Taiwan.

Dans un discours retransmis par la télévision publique, le président iranien, Hassan Rohani, a annoncé que la république islamique ne tiendrait pas compte du rétablissement des sanctions et continuerait d'exporter son pétrole.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a affirmé de son côté que les nouvelles sanctions se retournaient contre les Etats-Unis, en isolant un peu plus les Américains sur la scène internationale.

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PONT-A-MOUSSON, Meurthe-et-Moselle - Hommage aux Poilus de Morhange et à la "renaissance" d'une région frappée par le chômage et la désindustrialisation : Emmanuel Macron est entré hier dans le vif de son "itinérance mémorielle" et politique qui doit lui permettre de renouer avec les territoires et les Français sur fond d'impopularité record.

Inédit par sa forme et sa longueur, le périple mémoriel d'Emmanuel Macron, qui le conduira pendant sept jours sur plusieurs lieux emblématiques de la Grande Guerre, cent ans après l'armistice de 1918, se déroule dans un contexte délicat pour le chef de l'Etat.

Au plus bas dans les sondages, l'exécutif est confronté à une grogne grandissante sur la question du pouvoir d'achat et de la hausse de la taxation des carburants. Dans une interview accordée à la presse régionale dimanche, Emmanuel Macron a fait savoir qu'il "assumait parfaitement" la hausse de la taxation sur les carburants au nom de la lutte contre la pollution, mais a tout de même ouvert la porte à des modalités

"Je suis particulièrement sensible à la colère de ceux qui doivent se déplacer pour travailler. Ni le gouvernement ni le parlement ne peuvent être sourds à cela", indique le chef de l'Etat dans un entretien au Courrier Picard, à L'Union et à la Voix du Nord. "C'est pourquoi je souhaite qu'on trouve des solutions innovantes, avec les territoires, pour accompagner cette transformation".

Dans l'entourage du chef de l'Etat, on confirme que le gouvernement envisage des mesures pour les personnes "les plus fragiles et les plus contraintes par la voiture".

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré sur BFM TV qu'il n'y aurait ni suspension, ni moratoire sur la hausse des taxes sur le carburant tout en admettant lui aussi la nécessité d'un "accompagnement".

PARIS - Les distributeurs Carrefour, Leclerc et Intermarché ont annoncé hier qu'ils allaient à titre exceptionnel distribuer des carburants à prix coûtants pour une période limitée sur fond de polémique en France concernant la hausse de la fiscalité sur l'essence et le diesel.

La contestation contre l'augmentation des prix des carburants, forte notamment d'une pétition signée par plus de 700.000 personnes, s'est récemment cristallisée autour d'un appel au blocage des routes le 17 novembre prochain.

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STRASBOURG - La situation dans les centres d’accueil pour migrants et demandeurs d’asile en Grèce reste inacceptable, affirme un rapport publié aujourd'hui par la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, qui invite Athènes à normaliser la situation, avec l’aide de ses partenaires européens.

Dunja Mijatovic dénonce la situation particulièrement critique dans les "hot spots", ces centres d’accueil et d’identification créés sous l’égide de l’Union européenne sur cinq îles de la mer Egée.

Quelque 11.500 migrants y étaient confinés pour une capacité d’hébergement de 6.200 places lors de sa visite sur place en juin dernier. La Grèce hébergeait alors un total de 65.000 migrants, un nombre qui est monté à 70.000 en septembre, selon les autorités d’Athènes.

"La combinaison du manque de capacités, des arrivées continues et du faible nombre de départs conduit à une surpopulation généralisée des centres d’accueil, notamment dans les îles de la mer Egée où la situation est particulièrement critique", affirme Dunja Mijatovic.

Les conditions de vie dans les "hot spots" sont "bien en dessous des standards internationaux", affirme la commissaire, qui déplore le manque d’hygiène, l’insécurité, les difficultés d’accès aux soins et les risques de violences sexuelles auxquelles sont exposés les femmes et les enfants.

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PARIS - La France a émis le 8 octobre des mandats d'arrêt internationaux contre trois hauts responsables des services de renseignement du régime syrien de Bachar al Assad, dans le cadre d'une enquête sur la disparition de deux Franco-Syriens, un père et son fils.

Il s'agit notamment d'Ali Mamlouk, chef du bureau de la sécurité nationale et proche conseiller de Bachar al Assad, et de Jamil Hassan, chef des services de renseignement de l'armée de l'air syrienne, qui administre les centres de détention du régime, ont précisé une source judiciaire et l'avocate d'Obeïda Dabbagh, frère et oncle des deux disparus.

Selon Me Clémence Bectarte, également avocate de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), le troisième homme, Abdel Salam Mahmoud, dirigeait la branche investigation de ces services sur la base aérienne de Mezzeh, près de Damas, quand Mazen et Patrick Dabbagh y ont été emprisonnés après leur arrestation en novembre 2013.

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ANKARA - L'Arabie saoudite a envoyé deux "nettoyeurs" à Istanbul pour effacer les traces du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi à l'intérieur de son consulat, a déclaré hier un responsable turc.

Confirmant des informations parues dans le quotidien pro-gouvernemental Sabah, ce responsable a ajouté que les deux hommes, un chimiste et un toxicologue, s'étaient rendus au consulat neuf jours après la disparition du journaliste, le 2 octobre. Leur mission était de "nettoyer" les lieux avant que les enquêteurs turcs ne soient autorisés à perquisitionner le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul et la résidence du consul.

Le vice-président turc, Fuat Oktay, a déclaré qu'il importait d'enquêter sur les informations d'après lesquelles le corps de Khashoggi a été dissous dans de l'acide.

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MACON, Géorgie/CLEVELAND, Ohio - Pour une partie des Américains, les élections de mi-mandat aujourd'hui vont être un référendum sur la personnalité clivante de Donald Trump mais pour ses partisans, ce scrutin sera l'occasion d'exprimer leur soutien à un président qui défend leur mode de vie.

Les enquêtes d'opinion s'accordent sur un point, celui d'un Congrès divisé dans lequel les démocrates reprendraient la majorité à la Chambre des représentants et les républicains conserveraient leur position dominante au Sénat. Les deux partis se disputent également 36 postes de gouverneurs.

Que 52% des Américains désapprouvent sa politique et son style à la veille du scrutin ne décourage pas ses fidèles qui rêvent de voir l'histoire se répéter après sa victoire inattendue en 2016.

Au cours des derniers jours de campagne, Donald Trump a encore durci son discours en mettant tout particulièrement l'accent sur l'immigration et accusant les démocrates d'encourager les "caravanes" de migrants à entrer aux Etats-Unis.

Lors d'un rassemblement hier à Cleveland, Ohio, le président américain a demandé aux militants venus en nombre l'écouter: "Vous pensez que nous allons laisser entrer cette 'caravane' dans notre pays ?", ce à quoi ces derniers ont répondu en choeur: "Non !"