ANKARA - L'Iran ne renégociera pas l'accord de Vienne de juillet 2015 sur son programme nucléaire, réaffirme le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, dans un message diffusé hier à l'approche du 12 mai, date de l'expiration de l'ultimatum lancé par Donald Trump.

"L'Iran ne renégociera pas ce qui a été convenu il y a des années et a été mis en oeuvre", dit le ministre iranien des Affaires étrangères, s'exprimant en anglais dans une vidéo mise en ligne sur la plate-forme Youtube.

"Laissez-moi le dire clairement et une fois pour toutes: nous n'allons pas sous-traiter notre sécurité, nous n'allons pas non plus renégocier ou amender un accord que nous avons déjà mis en oeuvre de bonne foi", souligne-t-il.

"Pour parler en termes d'immobilier, quand vous achetez une maison et que vous y installez votre famille, ou que vous la démolissez pour construire un gratte-ciel, vous ne pouvez pas revenir deux ans plus tard pour renégocier le prix", ajoute Zarif, faisant allusion aux affaires dans lesquelles Donald Trump a fait fortune.

Le ministre redit par ailleurs que l'Iran n'a nulle intention de revenir sur son programme de missiles, qu'il présente comme purement défensif et conforme à l'accord de Vienne. Il accuse à l'inverse les Etats-Unis d'avoir "régulièrement violé l'accord sur le nucléaire, tout particulièrement en intimidant les autres (signataires du texte) afin qu'ils ne fassent pas d'affaires avec l'Iran".

LONDRES - Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a mis en garde hier contre la tentation d'abandonner l'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien tant qu'un texte de remplacement n'a pas été établi.

"Si un jour, il y a un meilleur accord pour remplacer celui-là, alors ça ira mais nous ne devons pas l'abandonner sans avoir une bonne solution de remplacement", a-t-il déclaré au micro de la Radio 4 de la BBC.

PARIS/BRUXELLES - Les puissances européennes entendent toujours soumettre la semaine prochaine un plan à Donald Trump visant à le convaincre de préserver l'accord mais elles ont également commencé à travailler sur les manières de protéger les relations d'affaires entre l'Union européenne et l'Iran au cas où le président américain met en oeuvre se menace de se retirer du texte, ont dit six sources à Reuters.

---

WASHINGTON - Les Etats-Unis ont fait part à Pékin de leur préoccupation face à la militarisation d'îlots en mer de Chine méridionale, qui ne restera pas sans conséquence, a déclaré hier la Maison blanche.

La chaîne américaine CNBC a rapporté mercredi, en citant des sources ayant un accès direct à des rapports des services secrets américains, que la Chine avait déployé des missiles anti-navires et des missiles sol-air sur trois récifs de l'archipel des Spratleys.

Il s'agirait du premier déploiement de missiles chinois sur ce territoire contesté. Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, où transitent chaque année 5.000 milliards de dollars de biens. Les Philippines, Bruneï, la Malaisie, Taiwan et le Vietnam contestent ces prétentions.

---

PEKIN - Le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin a déclaré aujourd'hui que la délégation commerciale qu'il dirige en Chine a eu des entretiens très fructueux, sans en dire plus à l'orée de la seconde journée de pourparlers prévue.

Un accord supposant un changement de la Chine en matière de politique économique est jugé hautement improbable même si des mesures à court terme proposées par Pékin sont susceptibles de reporter l'entrée en vigueur les droits de douane que l'administration américaine veut imposer sur 50 milliards de dollars de produits chinois exportés aux Etats-Unis.

Les discussions, orchestrées par Steven Mnuchin et le vice-Premier ministre chinois Liu He, traitent des nombreux motifs de plainte que nourrissent les Etats-Unis à l'égard des pratiques commerciales chinoises, allant des accusations de transfert de technologies à la dénonciation des subventions de l'Etat.

---

EREVAN - L'Arménie aura un nouveau Premier ministre le 8 mai, après plus de deux semaines de manifestations de masse contre le gouvernement, a annoncé hier le chef du Parti républicain au pouvoir, Vahram Baghdasarian. Il a précisé avoir trouvé un terrain d'entente avec le chef de l'opposition, Nikol Pachinian, en vue d'une future coopération.

---

GENEVE - Le mouvement séparatiste basque ETA a annoncé hier son démantèlement complet et ajoute avoir mis fin à toutes ses activités près de 60 ans après sa création et 50 ans d'une lutte armée qui a tué plus de 800 personnes.

Mais en Espagne, le président du gouvernement, Mariano Rajoy, a souligné qu'il n'y aurait pas d'immunité pour le groupe clandestin et que les autorités continueraient de traquer les "Etarras" que Madrid, a-t-il dit, ne considère que comme des criminels.

"Quoi qu'ils puissent décider de faire dans les jours à venir, rien ne modifiera cette réalité indiscutable: le projet tout entier de l'ETA est un échec retentissant et catégorique", a-t-il dit.

"L'ETA ne trouvera pas la moindre once d'immunité pour ses crimes. Elle peut annoncer sa disparition, mais ses crimes, eux, ne disparaîtront pas, pas plus que le travail de la justice visant à les traquer et à les punir", a poursuivi le dirigeant conservateur.

Rajoy s'exprimait à Logrono, dans le nord du pays, non loin de la région basque espagnole, où il a présidé à l'inauguration d'un centre d'entraînement de la Garde civile.

---

PARIS - Emmanuel Macron a fustigé aujourd'hui "les élus qui tiennent constamment un discours d'agitation" après les violences qui ont éclipsé la manifestation syndicale du 1er-Mai à Paris, visant implicitement le dirigeant "insoumis" Jean-Luc Mélenchon.

"Les élus qui tiennent constamment un discours d'agitation, c'est leur faute", a déclaré le chef de l'Etat à la presse, au moment de quitter l'Australie pour se rendre à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, selon BFM TV.

"Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui veulent rejouer la partie démocratique. (...) Ils n'ont jamais accepté la défaite", a-t-il ajouté en faisant allusion à Jean-Luc Mélenchon, vaincu dès le premier tour de l'élection présidentielle.

Ce dernier a immédiatement réagi sur Twitter en qualifiant les propos du chef de l'Etat d'"attaques" qui sont "indignes et mensongères". "Un président ne devrait pas parler comme ça", a-t-il estimé.

---

PARIS - La politique économique d'Emmanuel Macron est jugée socialement injuste par 72% des Français, selon un sondage Odoxa pour BFM Business, Challenges et Aviva Assurances publié ce matin.

Un an après son élection, 70% des Français juge par ailleurs sa politique économique et fiscale favorable aux entreprises (70%) et plutôt "de droite" (69%). Ils sont 55% à déclarer qu'elle a rehaussé l'image de la France mais 58% à penser qu'elle n'a pas amélioré la situation économique.

---

PARIS - Les comptes de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron sont "les plus sincères de tous", a affirmé aujoud'hui le porte-parole du gouvernement en réponse à des interrogations relatives aux dépenses liées à l'ascension politique du chef de l'Etat.

Dans une récente enquête, Mediapart écrit qu'En Marche ! aurait bénéficié de "cadeaux" accordés par la société GL Events, dirigée par un proche de l'actuel ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.

L'Obs et Le Monde ajoutent que la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a demandé des explications à l'équipe du candidat concernant des "gestes commerciaux", des dons et des dépenses "apparemment personnelles" du futur président pour une valeur totale de 208.984 euros.

---

PARIS - Deux personnes arrêtées en marge de la manifestation parisienne du 1er-Mai, perturbée par des incidents attribués à 1.200 militants de la mouvance "black bloc", ont été placées hier en détention provisoire en attendant leur jugement, le 30 mai.

Les deux prévenus, une femme et un homme interpellés au même moment, ont donné de fausses identités lors de leur garde à vue avant de se présenter à l'audience en comparution immédiate comme Andréa F., née en 1991, et Olivier M., né en 1993.

Ce dernier portait avec lui trois paires de ciseaux et trois massettes au moment de son arrestation. Tous deux ont dit s'être présentés sous de faux noms "sous le coup de la panique". Ils ont par ailleurs demandé un délai supplémentaire pour préparer leur défense.

---

PARIS - Le seuil de 20 salariés, à partir duquel se déclenchent de nouvelles obligations sociales et fiscales pour les entreprises, sera supprimé dans le cadre du projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises), a annoncé hier Bruno Le Maire qui espère ainsi encourager le développement des entreprises.

"Nous allons supprimer le seuil de 20 salariés et les obligations sociales et fiscales qui y sont liées, à l'exception de celles liées à l'emploi de personnes en situation de handicap", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances dans un entretien accordé au Parisien.

---

PARIS - La grève des cheminots contre la réforme du secteur ferroviaire a coûté près de 250 millions d'euros à la SNCF depuis le début du mouvement, a déclaré hier sur Europe 1 le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet.

Depuis le 3 avril, les quatre syndicats représentatifs de la compagnie ferroviaire (CGT, Unsa, Sud et CFDT) observent une grève intermittente, avec deux jours d'arrêt de travail sur cinq, contre le projet gouvernemental prévoyant entre autres l'ouverture du secteur à la concurrence et la fin de l'embauche au statut de cheminot.

Le mouvement est entré dans son septième épisode de débrayage. La SNCF prévoit pour demain un trafic similaire à celui d'aujourd'hui avec un TGV sur deux, un Transilien sur deux, deux TER sur cinq, un train Intercités sur trois, ainsi que trois trains sur cinq à l'international.

---

PARIS - Air France a annoncé qu'elle comptait assurer 75% de ses vols demain, 13e jour de grève depuis fin février, contre près 85% aujourd'hui, au cours d'une nouvelle séquence de grève correspondant très exactement avec celles de la SNCF.

La compagnie précise dans un communiqué estimer à 21,5% la proportion de grévistes chez les pilotes, à 17,1% chez les hôtesses et stewards et à 12,5% au sein des personnels au sol, contre 18,8%, 18% et 10% respectivement aujourd'hui.

Cette indication est importante à l'approche de la fin, prévue demain à 18h00, de la consultation lancée le 26 avril par la direction auprès de tous les salariés sur le projet d'accord salarial rejeté par l'intersyndicale.

---

PARIS - Smovengo, consortium chargé de renouveler les vélos en libre-service Vélib' à Paris, a dévoilé un plan de sortie de crise dans le sillage d'un nouveau rappel à l'ordre de la mairie de Paris et face à des usagers excédés par les retards d'installation du système, paralysé en outre par une grève.

L'opérateur a présenté hier un plan qui projette notamment d'atteindre d'ici à fin juin au plus tard un périmètre de 800 stations à 80% électrifiées.