Paris (awp/afp) - La prudence dominait les marchés financiers mardi matin en Europe alors que débutent les premiers pourparlers entre les Américains et les Russes depuis l'invasion de l'Ukraine. Les discussions, doivent notamment préparer un possible prochain sommet entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine.

Vers 09h30, l'indice vedette allemand, le DAX, restait proche de son point d'équilibre (+0,02%) et continuait d'évoluer à des niveaux records, tout comme le FTSE 100 à Londres (-0,02%). "Le DAX affiche une hausse de 14,5% depuis le début de l'année, ce qui constitue son meilleur début d'année depuis 2012", commente Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.

"Les investisseurs internationaux redécouvrent les actions européennes, portés par l'espoir de la fin du ralentissement économique en Chine, l'attente de la fin de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, mais aussi la nécessité pour l'Europe d'en faire davantage pour sa propre défense", commente Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets. "En outre, les valorisations des actions européennes restent faibles" et bénéficient d'un "rattrapage à grande échelle" par rapport aux actions américaines, a-t-il poursuivi.

Ailleurs sur le continent, la Bourse de Paris restait également stable (-0,03%) et Milan s'octroyait 0,53%. La Bourse suisse était en revanche à la peine, son indice phare SMI cédant peu avant 10h00 0,24%.

Mardi, les investisseurs ont les yeux rivés sur la rencontre entre les hauts responsables américains et russes, menés par les chefs de la diplomatie à Ryad, pour tenter de relancer une relation au plus bas depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, et préparer un possible prochain sommet Trump/Poutine. Cet agenda ambitieux donne des frissons à Kiev et dans les capitales européennes.

Lundi, le président français Emmanuel Macron a convié à la hâte à Paris des dirigeants de pays-clefs européens pour tenter d'afficher une posture commune sur la sécurité européenne et ne pas jouer les spectateurs. Le président américain a en effet semé le désarroi chez ses alliés européens en parlant la semaine dernière avec son homologue russe, faisant planer la menace de voir le Vieux Continent rester sur le banc de touche d'une négociation en tête-à-tête pour mettre fin à trois ans de guerre en Ukraine.

De l'autre côté du globe, les marchés boursiers asiatiques sont pour la plupart en hausse mardi, grâce à la reprise des valeurs technologiques chinoises. Hong Kong prenait 1,49% dans les premiers échanges, Séoul a avancé de 0,63%, Tokyo de 0,25% et Taiwan de 0,82%.

"La rencontre entre le président Xi Jinping et les principaux chefs d'entreprise chinois est considérée comme une fin possible de la répression du secteur privé qui dure depuis des années, le gouvernement s'efforçant de relancer une économie perturbée par une pandémie, des mesures de répression réglementaires et une crise de l'immobilier", énumère M. Reid.

Nissan bondit

Le constructeur automobile Nissan a vu son titre bondir de 3,66%, après avoir gagné presque 6% en cours d'échanges. Le Financial Times a rapporté que son rival Honda serait prêt sous conditions à reprendre ses négociations avec lui en vue d'une fusion, après l'échec des discussions officialisé la semaine dernière.

Norma déstocke

La chaine allemande de supermarché discount Norma (-7,56% à Francfort) a annoncé lundi dans un communiqué que son patron, Guido Grandi, quittait son mandat avec effet immédiat "en raison de divergences stratégiques".

Le pétrole se reprend, suspendu à l'Ukraine et à l'Opep

Après plusieurs séances sous forte pression, avec la crainte d'un retour de l'abondante offre d'hydrocarbures russes sur le marché mondial, les cours du pétrole tentent de reprendre leur souffle. Vers 09h30, le prix du baril de WTI grimpait de 0,86% à 71,35 dollars, celui de Brent de la mer du Nord de 0,14% à 75,32 dollars.

Sur le marché des changes, la monnaie unique rendait 0,18% face au billet vert, à 1,0465 dollar pour un euro.

Le bitcoin lâchait 1,79% à 95,476 dollars.

afp/vj