Genève (awp) - Les exportations horlogères suisses non ajustées ont poursuivi leur baisse en juin, un mois marqué par un recul conséquent. Le secteur continue de pointer du doigt une demande en berne sur les marchés asiatiques, à l'exception du Japon.

Les exportations de l'horlogerie se sont élevées à 2,3 milliards de francs suisses, soit 7,2% de moins qu'en juin 2023, montrent les dernières statistiques de la Fédération de l'industrie horlogère (FH) publiées jeudi.

Après six mois, la branche a expédié l'équivalent de 12,9 milliards, ce qui correspond à une diminution de 3,3% par rapport au premier semestre de l'année passée.

Ce résultat est "clairement inférieur" aux estimations de l'analyste Patrik Schwendimann de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). "L'évolution extrêmement faible en Chine et la détérioration en Europe et dans certaines parties de l'Asie sont peu réjouissantes. Au deuxième semestre, la base de l'année précédente sera toutefois plus basse", a-t-il relevé.

Pour sa part, l'expert Jean-Philippe Bertschy de la banque Vontobel estime qu'il "confirme la persistance d'un environnement difficile et la normalisation de la croissance de l'industrie horlogère suisse", par rapport à l'envolée de ces deux dernières années post-Covid.

L'acier en cause

Plus de 80% du repli de juin est attribuable aux montres en acier, qui ont vu leur valeur reculer de 15,5% à 724,1 millions, selon la FH. Les produits en métaux précieux sont eux restés stables, avec une hausse de +0,3% à 863,1 millions.

Les volumes totaux ont diminué de 300'000 pièces en un mois, en raison de la nette contraction de l'acier (-18,2%) et de la catégorie "autres matières" (-19,9%). A l'issue du premier semestre, la baisse se chiffre déjà à plus de 800'000 pièces (-9,9%).

Les montres de haut de gamme, de plus de 3000 francs suisses au prix export, "ont bien résisté à la faiblesse de la demande" et sont restées très proches de leur niveau de juin 2023 (-0,5%), note la fédération.

Les autres gammes de prix ont reculé de manière marquée, en particulier le milieu de segment, de 500 à 3000 francs suisses, qui a représenté plus de 80% de la baisse totale.

Les principaux débouchés de l'horlogerie suisse ont montré des évolutions très contrastées, "sans pour autant trop s'éloigner de leur tendance respective depuis le début de l'année".

Ainsi, les Etats-Unis, qui constituent le principal marché avec une part de 16,5% ont une nouvelle fois affiché une hausse significative (+6,5%). Le Japon (+13,2%) a vu sa croissance s'accélérer, "soutenue par les achats des visiteurs étrangers au bénéfice d'un yen faible". Il a ainsi pris la deuxième place du classement en juin avec une part de 7,7%.

La Chine (-36,5%) et Hong Kong (-23,1%) ont continué de sous-performer, tirant la moyenne vers le bas. Ailleurs en Asie, d'importants reculs ont affecté les exportations horlogères, comme aux Emirats arabes unis (-19,6%), à Singapour (-10,8%) ou en Corée du Sud (-8,6%).

Le continent européen a connu une baisse plus modérée (-4,1%), induite par l'Italie (-13,0%), l'Espagne (-5,5%), l'Allemagne (-5,5%), le Royaume-Uni (-2,3%) et la France (-0,1%).

lf/rr